Le Carillon

Dans les coulisses de l’adoption

L’agence internatio­nale d’adoption, Terre des Hommes Ontario, située à Vankleek Hill, nous a ouvert ses portes. Nous avons rencontré Manon Parent, Agathe Bélanger et José Garcia, qui travaillen­t au sein de l’organisme.

- ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca

Nichée au premier étage de la galerie Arbor à Vankleek Hill, l’agence internatio­nale d’adoption, Terre des Hommes Ontario, nous a ouvert ses portes. Nous avons rencontré Manon Parent, Agathe Bélanger et José Garcia, qui travaillen­t au sein de l’organisme.

Terre des Hommes est une organisati­on enregistré­e en Ontario, qui facilite l’adoption internatio­nale pour les résidents de l’Ontario et ceux des autres provinces, sauf la province de Québec. Manon Parent est la directrice de l’agence Terre des Hommes située à Vankleek Hill. C’est sur la table de son bureau, à la senteur boisée, qu’elle reçoit chaque année des centaines de dossiers de parents désirant adopter un ou plusieurs enfants. Manon Parent, Agathe Bélanger et José Garcia travaillen­t dans une ambiance familiale et chaleureus­e. « Agathe est ma collègue, mon amie, elle est comme ma soeur, et José est notre sauveur », a confié Mme Parent avec un sourire.

Agathe Bélanger s’occupe de la partie administra­tion; comme elle l’explique, elle gère tous les papiers. Originaire du Québec, elle est arrivée dans la région il y a quelques années suite à la rencontre de son conjoint. Durant sept ans, elle a travaillé au Centre d’aide de Hawkesbury où elle était coordonnat­rice avant d’être nommée directrice. Après cela, elle a travaillé dans l’entreprise de son conjoint pour ensuite être recrutée par Manon Parent pour venir travailler à Terre des Hommes Ontario. « Manon était déjà chez TDH. Elle m’a dit qu’ils recherchai­ent quelqu’un et je me suis dit que cela

devait être passionnan­t de travailler dans le domaine de l’adoption. J’ai souvent rêvé que je travaillai­s avec des enfants et j’adore le côté humain », a déclaré Mme Bélanger.

Manon Parent a travaillé pendant plusieurs années à la Maison des jeunes de Hawkesbury et elle aussi est québécoise. C’est en voulant refaire sa vie qu’elle est arrivée dans la région. L’adoption elle connaît bien, puisqu’elle a adopté au total cinq enfants. « J’ai divorcé de mon mari et j’ai adopté cinq enfants, dont deux, qui au départ m’étaient confiés temporaire­ment et qui ont fini par rester chez moi indéfinime­nt », a indiqué Mme Parent.

Concernant le seul homme de l’équipe, José Garcia, c’est le responsabl­e des comptes et de l’argent de l’agence. M. Garcia est originaire d’El Salvador et travaille au sein de TDH depuis plus de 20 ans. « Je travaillai­s à l’Union Française et quelqu’un de TDH à Montréal m’a recruté pour faire la comptabili­té et quelques traduction­s de l’espagnol à l’anglais ou au français. J’aime travailler ici, l’ambiance et le côté humain », a-t-il révélé.

Les règles de l’adoption sont strictes !

Mais n’adopte pas qui veut ! Les règles sont strictes et les délais peuvent atteindre jusqu’à deux ans. Dans la majorité des cas et des pays, les familles désirant adopter sont tenues de faire une étude psycho sociale avec une travailleu­se sociale avant toute adoption. L’étude peut prendre environ trois à quatre mois et aller jusqu›à six mois pour certains. Une enquête policière, un suivi médical très rigoureux, des lettres de références, tous ces éléments sont aussi exigés pour une adoption. À cela s’ajoute un cours préparatoi­re de 30 heures pour les futurs parents ou personnes célibatair­es désirant avoir un enfant. Un dossier en béton est aussi exigé auprès du ministère du Canada, mais aussi du ministère du pays d’adoption.

Ce n’est qu’une fois le dossier validé par le ministère que les familles vont pouvoir s’inscrire à un programme d’adoption qu’offre l’agence de Vankleek Hill. « Tout ceci se prépare avant de s’inscrire et de choisir le pays où les familles veulent adopter. Il faut aussi que le dossier soit accepté dans le pays d’accueil, a indiqué Mme Parent, la directrice de l’agence TDH de Vankleek Hill. Une fois le dossier déposé dans le pays, les familles sont inscrites sur une liste d’accueil. »

La licence délivrée par le ministère de l’Ontario permet à l’agence de Vankleek Hill de réaliser des adoptions partout au Canada, mis à part le Québec qui a ses propres règles. « Une famille de Hawkesbury a déjà adopté en passant par notre agence, elle est maintenant établie au Québec. Mais nous avons des familles d’Ottawa ou encore d’Orléans qui font appel à nous pour adopter un ou plusieurs enfants », a ajouté Mme Parent. Le rôle de cette directrice, originaire du Québec, est de travailler sur les six programmes d’adoption que l’agence propose et d’organiser les opérations avec les coordonnat­rices présentes dans les différents pays. TDH Ontario propose six programmes d’adoption : au Vietnam, au Honduras, en Haïti, en Ukraine, en Bulgarie et aux États-Unis.

Les règles sont bel et bien différente­s d’un pays à un autre en ce qui concerne l’adoption et les enfants à l’adoption n’ont pas forcément tous le même âge. « En Ukraine, les enfants à adopter sont âgés d’environ quatre ou cinq ans ou plus, tandis qu’au Vietnam ou en Haïti, les familles peuvent encore adopter des bébés. Il y a aussi beaucoup d’adoptions d’enfants avec des besoins spéciaux au Vietnam. Il y a beaucoup de familles qui sont prêtes à adopter des enfants à besoins spéciaux », a précisé Mme Parent. Les États-Unis ont une méthode différente. Le programme s’appelle Open Adoption. La famille désirant adopter doit fournir un portfolio qui parle d’elle, et des documents sont évidemment requis. Mais le but est de montrer à la mère biologique que la future famille est idéale pour l’enfant qu’elle fera adopter. C’est ensuite à la mère biologique de choisir et de fixer un prix d’adoption pouvant atteindre quelque 200 000 dollars. « Les délais sont d’environ cinq mois si la mère biologique se décide rapidement », a conclu Mme Parent.

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—photo Elise Merlin Manon Parent est la directrice de TDH à Vankleek Hill.
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photo Elise Merlin Agathe Bélanger s’occupe de l'administra­tion.—
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—photo Elise Merlin José Garcia tient les comptes bancaires de l’agence.

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