L’apprentissage de toute une vie !
une bonne représentation. »
Malgré bien des bouleversements vécus au cours de sa vie, dont la perte d’un fils il y a quelques années, M. Pommainville s’est toujours adapté. « J’ai abandonné l’industrie laitière en 2009, parce que j’ai eu un accident de ferme : Je suis tombé et je me suis cassé un talon, donc j’ai 14 vis et des plaques de fer dans un pied. » L’industrie laitière étant une industrie qui demande beaucoup de travail physique, son état a donc exigé qu’il se recycle.
« C’était un changement majeur dans ma vie parce que j’avais tiré des vaches depuis que j’étais p’tit gars. J’ai donc décidé d’abandonner ça, mais j’ai gardé le terrain et l’équipement agricole pour faire de la grande culture. »
La nouvelle vocation de sa terre - le foin, le blé, le maïs et le soya - présente toutefois ses avantages, spécialement au niveau de son emploi du temps. « Avec les vaches, nous étions mariés au métier, mais maintenant, on a une au printemps et à l’automne, ce qui me permet de faire ce que je fais avec la fédération. »
Les tâches que lui incombent comme directeur de la FAO lui demandent, entre autres, de se tenir au courant des dossiers locaux mais aussi de chaque région de la province, étant le seul directeur francophone au sein du bureau de direction et pouvant être appelé à donner des entrevues en français pour toutes régions, avec souvent très peu de préavis. De plus, les réunions peuvent avoir lieu autant à Thunder Bay qu’à Sarnia et demandent une préparation ainsi qu’un code de conduite très précis.
« On travaille avec les caucus de l’est et de l’ouest de l’Ontario pour aider les régions rurales, a-t-il expliqué. Nos municipalités rurales ont de la difficulté à rencontrer nos besoins en infrastructure, que ce soit les chemins, les ponts, l’Internet à haute vitesse et la venue du gaz naturel en région. »
Selon lui, il importe de travailler ensemble afin de régler les enjeux et les dossiers reliés à l’agriculture. « Quand on parle d’économie rurale, notamment, on ne travaille pas que pour nos membres. On travaille pour la communauté en général parce qu’on sait que si l’agriculture est prospère, l’économie locale le sera également. »
Étant donné sa longue carrière au sein de la FAO, M. Pommainville a tout de même vu des changements majeurs au cours des dernières années : « Ici en région, surtout depuis les 15 à 20 dernières années, on a rattrapé l’Ouest de la province en tant que production agricole. On était un peu en arrière sur ce qu’il se passait dans l’ouest vis-à-vis le genre de production notamment. Nos producteurs maintenant sont dans les meilleurs de la province, même au Canada. Que ce soit dans l’industrie laitière ou dans les grandes cultures, nos produits sont de haute qualité. On a de bonnes terres agricoles et de bons producteurs. »
Son engagement ne se limite pourtant pas à la FAO. En effet, il siège depuis quelques années comme président de l’Association des sols et récoltes dans le comté de Russell, et fait aussi partie de l’Association de sécurité agricole du comté, sans parler de son rôle local au sein du parc du village Gagnon. « Je suis très fier de ma région et de mon héritage francophone. Je suis un homme bien occupé, je fais bien des choses et je ne m’ennuie pas. »
Au chapitre des reconnaissances, en plus d’avoir reçu une médaille commémorative de prestige pour le 125e anniversaire de la Confédération du Canada, Réjean et son épouse Barbara ont aussi été honorés pour leur importante contribution à améliorer la condition des agriculteurs en recevant le Mérite agricole de Russell 2002. Et la liste continue…
Son tout nouveau projet? Il vient de se procurer un moulin à battre, qu’il entend manoeuvrer avec ses quatre frères, Denis, Roger, Richard et André, le 11 août 2019, lors de la prochaine tentative de record Guinness à Saint-Albert, où 200 moulins tenteront de battre le grain en même temps.
« Ça va être gros, conclut-il. On vit dans une communauté et il faut se soutenir. Je ne suis pas obligé de faire tout ça mais c’est juste une façon de contribuer. »