Le Carillon

Le Christ-Roi pousse son dernier soupir

Plus de 80 ans d’histoire disparaîtr­ont en poussière dans quelques jours alors que l’ancienne école Christ-Roi de Hawkesbury s’apprête à tomber sous le pic des démolisseu­rs.

- FRÉDÉRIC HOUNTONDJI frederic.hountondji@eap.on.ca

Après plus de 80 ans d’existence, l’ancienne école Christ-Roi de Hawkesbury, condamnée à la démolition par la Ville, attend l’assaut final du bulldozer et pousse présenteme­nt son tout dernier soupir.

En prenant la décision, en octobre, de la raser au plus tard fin décembre, le conseil municipal mettait fin à un suspense qui n’a que trop duré. L’établissem­ent scolaire avait fermé ses portes en 1978 à cause de son état défectueux et de la baisse du taux de fréquentat­ion de ses élèves.

Il y a plus de 10 ans que le sort de ce bâtiment, situé au bord de la Rivière des Outaouais sur la rue Principale à Hawkesbury, est ballotté entre vente, liquidatio­n à un dollar, location et destructio­n. Plusieurs initiative­s ont été envisagées afin de conserver l’édifice, dont la situation géographiq­ue procurait bien des avantages. Il est bâti en plein coeur de la ville avec une vue imprenable sur la rivière.

D’autres ont même suggéré d’y transférer l’Hôtel de ville. Entre 2004 et 2005, la Banque alimentair­e, l’Âge d’or, le Musée des Sciences naturelles de Prescott et Russell, la troupe de théâtre Le Cercle Gascon II et bien d’autres organismes à but non lucratif s’y étaient installés. Seulement voilà, un an plus tard, ils ont tous déserté les lieux.

« Ils avaient investi un montant important, ils ont formé une coopérativ­e et cela n’a pas fonctionné. Et le conseil a décidé de fermer. Quand je suis arrivée en 2006, à titre de mairesse, ils venaient juste de la fermer. Ça fait alors depuis 2006 que l’école est vide », a relevé Jeanne Charlebois, mairesse de Hawkesbury.

Danger public

Elle explique que le bâtiment est devenu une véritable source d’insécurité, un refuge pour les animaux et présente des risques pour la santé des citoyens. « Là, c’est devenu un danger pour la population, on a essayé de le vendre et ça n’a pas fonctionné. Cet été, on a trouvé des jeunes qui jouaient là-dedans, c’est dangereux et c’est de là que le conseil a pris la décision de le détruire. Ça a pris trois conseils pour le faire et là c’est fini », a-t-elle tranché. La première magistrate de Hawkesbury appelle alors la démolition de tous ses voeux. « Pour moi, ça va être une bonne chose quand la démolition va être finie. Ce sera une inquiétude de moins, surtout pour la population », a ajouté en soupirant Mme Charlebois.

Sur la rue Principale, où l’école avait été érigée en 1939, le soulagemen­t de la mairesse est largement partagé par les riverains. Voisin de l’école depuis 21 ans, Richard Leduc, propriétai­re du restaurant Leduc Snack bar est indifféren­t au sort de l’édifice. « Je ne suis pas du tout déçu de sa démolition, ça rendra le décor plus joli. Ça fait une dizaine d’années, sinon 15 ans qu’il n’y a plus rien là », s’est-il souvenu.

« J’ai eu des rencontres là, mais ça fait des années que c’est vide. Il n’y a pas eu grand chose qui a été planifié pour la rouvrir, c’est normal qu’on la démolisse », a estimé Pascal Thibodeau, qui comme d’autres citoyens rencontrés, est loin de verser des larmes sur les futurs décombres du Christ-Roi.

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—photo Frédéric Hountondji L’ancienne école Christ-Roi dans ses derniers instants

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