Le Carillon

Christ-Roi raconté par son élève

- FRÉDÉRIC HOUNTONDJI frederic.hountondji@eap.on.ca

À 67 ans, Bruno Lecot, enseignant à la retraite, a encore frais dans un coin de sa mémoire, tout son parcours à l’école du Christ-Roi où il a été élève de 9 ans à 13 ans.

« Moi j’ai été là de 1959 à 1964. J’y ai fait ma 4e année, ma 5e année, ma 6e année, ma 7e année et ma 8e année. À cette époquelà, le Christ-Roi était dirigé par les frères des écoles chrétienne­s (FEC). C’était une école qui appartenai­t au système catholique français. On y apprenait aussi l’anglais. C’est une école qui était essentiell­ement pour les garçons », s’est remémoré M. Lecot.

Les silhouette­s et les noms de tous les responsabl­es de l’école, quand il y était élève, lui défilent encore sous les yeux comme s’il s’agissait d’un film qu’il venait à peine de regarder. « Moi j’ai connu cette école-là à l’époque du règne du frère Maurice Jacques, après ça j’ai connu un autre directeur d’école qui s’appelait le frère Alexis. J’ai fait ma 4e année avec un laïc qui s’appelait Luc Groulx. Après ça j’ai fait ma 5e année et ma 6e année avec Simone St-Denis, qui a maintenant 101 ans. En 7e année, j’ai eu le frère Michel, en 8e année, mon prof était Rénald Charlebois », a narré M. Lecot dont la mémoire d’éléphant laisserait peu de gens indifféren­ts.

« À l’époque, au Christ-Roi, il y avait le frère Richard, le frère Marc, le frère Michel, le frère Pierre, le frère Maurice Jacques, puis ces gars-là, la fin de semaine, s’occupaient de la patinoire. Ils faisaient des équipes de hockey, puis l’été, c’était le champ de balle, ils s’occupaient des enfants de choeur », a-t-il poursuivi, passionné.

Pour des milliers d’élèves

Cette passion qui l’habite, en parlant du Christ-Roi, est la preuve du grand attachemen­t que M. Lecot a encore pour un lieu qui l’avait accueilli, où il avait reçu une partie de son éducation et où il avait joué avec ses amis : un lieu qui doit disparaîtr­e une fois pour toutes du décor de la rue Principale de Hawkesbury. « Voir l’école du ChristRoi disparaîtr­e, c’est une page d’histoire qui disparaît pour des milliers d’élèves, a témoigné M. Lecot. De 1939 à 1978, il y en a du monde qui sont allés là. Moi j’ai un frère qui a 78 ans, René, et il est allé à cette école. Dans nos têtes à nous autres, notre génération, on va se souvenir de l’époque quand on était jeune, on a passé une partie de notre préadolesc­ence là. »

L’enseignant à la retraite se rappelle que lorsqu’il était au Christ-Roi, les élèves allaient à l’école à pied, sans autobus. C’est lorsqu’ils devenaient un peu plus grands que les parents les autorisaie­nt à y aller à bicyclette. « C’était une école de gars et on participai­t aux cérémonies religieuse­s, à la fête du Christ-Roi ; après ça, on faisait beaucoup de sports dans la cour de récréation, la balle molle, le ballon chasseur et autres », a-t-il fait revivre.

Le sort du site après la démolition interpelle M. Lecot qui veut bien croire que quelque chose de grand et de beau sortira des ruines de son ancienne école. « Là, ils ont décidé de la démolir. Ça va coûter 675 000 $ pour la mettre à terre. Ça va disparaîtr­e, on va avoir un terrain vacant. J’espère qu’il va y avoir une relance économique », a souhaité l’homme, en guise d’adieu à son cher Christ-Roi.

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—photo Frédéric Hountondji Bruno Lecot devant son ancienne école du Christ-Roi

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