Le Carillon

Barbier ou coiffeur, quelle est la différence?

- FRÉDÉRIC HOUNTONDJI frederic.hountondji@eap.on.ca

Gilles Cyr n’est jamais allé par quatre chemins pour marteler qu’il n’est pas un coiffeur, mais un barbier. Pour lui, la différence est nette et claire comme de l’eau de roche.

« J’ai toujours été considéré comme barbier, pas coiffeur. Je ne fais pas la teinture, je fais juste la coupe des cheveux, la barbe, le shampoing, ça, c’est barbier », a-t-il relaté. Selon lui, une chose importante distingue le coiffeur du barbier : la prise de rendez-vous. Avant d’aller voir le premier, il faut appeler et prendre un rendez-vous, ce qui n’est pas le cas chez le barbier qui fonctionne suivant le principe du « premier venu, premier servi ». On vient donc voir le barbier quand on veut, sans aucun rendez-vous, à en croire M. Cyr.

Les deux corps de métier ne se ressemblen­t pas, quant à la durée du travail. « Les coiffeurs, eux ils font des permanente­s. Ça dure une heure et demie à deux heures. Tandis que nous autres, notre travail dure à peu près 15 minutes », a-t-il estimé.

Poteau du barbier

Autre différence relevée par M. Cyr, le tour d’oreille avec le savon. La méthode consiste à passer du savon autour des oreilles et à enlever, par la suite, la mousse formée avec un rasoir. La peau devient alors lisse à cet endroit, sans aucun cheveu.

« Faire le tour d’oreille avec le savon et le rasoir après, comme cela se faisait 60 ans passés, je le fais encore. La plupart des nouveaux coiffeurs ne le font plus. Ils le font avec la petite tondeuse. Ils ont peur de couper le monde, ils ont peur de ça », a tranché le barbier, tout en riant et tout en nous montrant son rasoir.

Le signe distinctif des barbiers reste, pour plusieurs, leur enseigne aux bandes bleues, blanches, rouges, qui identifie leur boutique. Elle prend son origine du fait que, par le passé, le barbier pouvait aussi arracher les dents et faire des interventi­ons chirurgica­les mineures avec ses instrument­s de travail.

L’enseigne, encore appelée « poteau de barbier », rappelle le bâton que le patient serrait pour saigner. L’idée était de faire sortir le sang censé comporter des microbes. Nous étions alors au Moyen Âge.

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Le poteau du barbier qui signale aux passants qu’il n’y a que Gilles Cyr

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