BANQUET DE LA FRANCOPHONIE
Cinq personnes et un organisme ont été honorés samedi soir dernier, lors de la 20e édition du Banquet de la Francophonie de Prescott et Russell.
Quelque 300 francophones et francophiles ont répondu présents à l’invitation de l’Association canadienne-française de l’Ontario de Prescott et Russell, organisatrice de l’évènement avec ses partenaires, les Clubs Richelieu d’Embrun et de Rockland et la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO), régionale de l’Est.
Le Prix Jeunesse Thomas-Godefroy a été remis à deux récipiendaires, Marie-Pierre Héroux, originaire d’Embrun et étudiante à l’Université Laurentienne, et Marie Claude Dicaire, une scénariste originaire d’Alfred. L’Ordre de la francophonie, pour sa part, a été décerné à Anne Laflamme, directrice fondatrice de l’École secondaire publique Le Sommet, à Hawkesbury, Yvon Huppé, président-fondateur du Centre d’aide de Rockland, le député provincial de Glengarry-Prescott-Russell Grant Crack, ainsi qu’à l’organisme L’écho d’un peuple. Plusieurs dignitaires ont pris la parole au début de la soirée. Le toast a été porté par la ministre des Affaires francophones de l’Ontario, Marie-France Lalonde. « Que la Francophonie poursuive sa lancée, qu’elle prenne pleinement sa place et qu’elle continue de nous rendre fiers », a-t-elle déclaré.
Jean Poirier, initiateur du banquet, ancien député provincial, ancien président de l’ACFO de Prescott-Russell et militant franco-ontarien de longue date, a présenté l’historique du Prix jeunesse Thomas-Godefroy, qui a été introduit en 2001, quelques années après le lancement de ce rendez-vous annuel. M. Poirier a expliqué que lui et son épouse Dominique, avec qui il organisait l’évènement à l’époque, étaient épatés de voir la qualité des curriculum vitae de certains jeunes. Ils ont donc mis sur pied ce prix afin de souligner l’apport exceptionnel des jeunes. Le nom de Thomas-Godefroy a été choisi en hommage au premier jeune Européen qui aurait foulé le sol de ce qui est devenu la région de Prescott-Russell.
Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, Carol Jolin, était également de la fête. Celui-ci a félicité les personnes récompensées au cours de la soirée. « C’est grâce à l’engagement de telles personnes que l’on réussit à bâtir une communauté franco-ontarienne vibrante et dynamique », a-t-il déclaré. Le président de l’ACFO Prescott et Russell, Jacques Héroux, ainsi que le député fédéral de Glengarry-Prescott-Russell, Francis Drouin, ont également profité de la tribune qui leur était offerte pour féliciter les lauréats.
LES LAURÉATS DU PRIX JEUNESSE THOMAS- GODEFROY
Lors de la remise des prix, Marie-Pierre Héroux, qui s’est démarquée tant par sa réussite scolaire que par son engagement scolaire, communautaire, régional, provincial, et par son leadership, a tenu à souligner l’importance de la jeunesse au sein de la communauté.
« Nous sommes ici aujourd’hui et nous serons ici demain. Incluez-nous. Nous sommes les experts de notre propre réalité », a-t-elle lancé.
L’autre lauréate du Prix jeunesse Thomas-Godefroy, la productrice, réalisatrice et scénariste Marie Claude Dicaire, qui a su laisser sa marque grâce à son implication et ses diverses réalisations sur la scène artistique, a profité de l’occasion pour transmettre un message clair aux convives au sujet des artistes.
« S’il vous plaît, découvrez nos artistes. Écoutez notre musique. Allez voir notre théâtre. Allez découvrir nos auteurs. N’attendez pas que ces artistes aient fait le trajet hors province pour vous intéresser à eux. »
ORDRE DE LA FRANCOPHONIE
Anne Laflamme, directrice fondatrice de l’École secondaire publique Le Sommet, à Hawkesbury, a livré une allocution pour le moins enflammée au sujet de son amour pour la francophonie.
« Je porte la flamme de la francophonie. Cette flamme, qui ironiquement fait partie de mon nom, brille d’abord dans mon coeur, puis transmet sa chaleur dans la communauté et même au-delà. Porter un flambeau est symbolique, c’est un moyen de sensibilisation que je relègue particulièrement parmi nos jeunes. »
Pour son engagement bénévole, le président-fondateur du Centre d’aide de Rockland, Yvon Huppé, a été admis à l’Ordre de la francophonie. Sa fierté
pour la langue française le motive à faire en sorte que l’organisme maintienne et assure une présence francophone au sein de la communauté.
« Outre mon épouse, j’ai deux amours, a-t-il déclaré. C’est la francophonie et le bénévolat. Je désire exprimer toute ma gratitude à notre association francophone (l’ACFO) de m’avoir accueilli dans l’Ordre de la francophonie ».
Pour le volet francophile, l’Ordre de la francophonie a été remis au député provincial Grant Crack. Pour cet homme issu d’une famille anglophone, le bilinguisme est fondamental en éducation et au chapitre professionnel.
« Je suis très fier d’avoir remporté la catégorie francophile. Mes enfants et mes petits-enfants parlent tous français et il m’est important de pouvoir communiquer non seulement avec eux en français, mais avec tous les francophones d’ici (en français) ».
Le volet organisme communautaire de l’Ordre de la francophonie a été décerné cette année à L’écho d’un peuple, pour son esprit rassembleur et mobilisateur. Ce spectacle est né en 2000 grâce à l’initiative d’une poignée d’artistes et bâtisseurs dirigés par Alain Dagenais d’Embrun, qui ont voulu mettre sur pied « le plus grand spectacle à grand déploiement au pays ». Ce spectacle avait comme mission de célébrer l’histoire des francophones en Amérique et en Ontario et de transformer Prescott et Russell en destination touristique et de service de tremplin pour d’innombrables artistes. »
« Pour moi, L’écho d’un peuple c’est partir de nos racines pour rebondir encore plus fort, a expliqué le directeur artistique Félix Saint-Denis. L’écho d’un peuple c’est l’écho de révolutionnaires au grand coeur. »
« L’Écho d’un peuple, c’est surtout une grande famille où tous sont acceptés en célébrant leur francophonie », a résumé Chantal Nadeau, présidente de L’écho de La Nation et une des représentantes de L’Écho d’un peuple samedi soir dernier avec Alain Dagenais, le directeur artistique Félix Saint-Denis et un autre des bâtisseurs de la première heure, Réjean Aubut. Elle poursuit : « C’est l’écho de gens talentueux, mais c’est aussi l’écho de jeunes handicapés qui se font applaudir pour la première fois de leur vie, c’est l’écho de gens rejetés qui peuvent s’épanouir à fond, peu importe leur apparence physique, leur orientation sexuelle, leur situation familiale ou leurs différences. »