L’ÉQUIPEMENT AUSSI
LE MÉTIER ÉVOLUE,
Aujourd’hui, les ambulanciers paramédicaux font beaucoup plus que simplement transporter les patients à l’hôpital, ils font partie des services préhospitaliers. Avec le temps, leurs véhicules ont été adaptés et sont devenus en quelque sorte des salles d’urgence ambulantes. Disparues les Cadillac Miller-Meteor genre ghostbusters des années 1960 et les ambulances Dodge Tradesman fourgonnette des années 1970. Les spécifications des ambulances d’aujourd’hui remplissent une douzaine de pages alors que les véhicules d’antan ne contenaient à peine qu’une civière. Les ambulances modernes contiennent une panoplie d’outils, d’instruments, de médicaments, de batteries supplémentaires et d’articles de toutes sortes afin que les ambulanciers paramédicaux fassent leur travail. Cela comprend une civière électrique et une chaise robotique pour affronter les escaliers.
La cellule avant contient un ordinateur qui indique, en temps réel, où l’ambulance se trouve et où elle doit se rendre. Alimenté par navigation et localisation par satellite, le système AVL ( Automatic
Vehicle Location) permet au superviseur et autres ambulanciers paramédicaux en
service de savoir exactement où la flotte se trouve. « Cela nous facilite la tâche, en tant que superviseurs, afin de mieux gérer les déplacements d’ambulances », a souligné Sabrina Rodrigue, surintendante des programmes et logistiques du département des Services d’urgence des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) « Le rôle d’un ambulancier (auparavant) était de prendre le patient et de l’emmener le plus rapidement possible à l’hôpital. Maintenant, nous traitons les patients sur les lieux, sur la scène, avant de les conduire pour recevoir des soins plus avancés », a-t-elle expliqué. Les véhicules ont donc évolué en conséquence. Actuellement, le département des Services d’urgence des CUPR a une flotte de 17 ambulances Ford Mystère (E450), deux Ford Explorer, deux Ford Expedition comme véhicules utilitaires pour les superviseurs ainsi que deux Ford Interceptor.
« Nous avions des ambulances à moteur diésel auparavant, mais Ford a cessé de fabriquer ces moteurs. Les moteurs diésel étaient fiables et on se demandait si les moteurs à essence seraient aussi efficaces, car nous faisons 500 000 km avec une ambulance avant de la changer, a signalé la gestionnaire de la flotte. À notre surprise, les moteurs à essence sont aussi bons et ne requièrent pas plus d’entretien. »
Alors qu’il y a de plus en plus de véhicules électriques sur nos routes, l’hôpital Roosevelt à New York avait déjà obtenu deux ambulances électriques en 1900. C’était avant l’avènement des moteurs à explosion. Elles pesaient 2177 kg chacune et pouvaient atteindre une vitesse vertigineuse de 26 km/h.
Les ambulances d’aujourd’hui vont beaucoup plus vite, bien qu’elles fassent osciller la balance à 6577 kg. Cela dit, dans les CUPR, elles ne peuvent pas dépasser de plus de 20 km/h les limites indiquées. Sur l’autoroute, elles doivent donc demeurer en deçà de 120 km/h dans les comtés unis, même en cas d’urgence. Le département des CUPR possède également un véhicule de communication en cas de désastre ou de situation de longue durée. Cela leur permet de communiquer avec les différents services et coordonner les activités. À cela s’ajoute un véhicule de soutien qui transporte l’équipement pour les réfugiés et une remorque avec de l’équipement médical supplémentaire pour les scènes avec beaucoup de blessés.
SUR MESURE
Les véhicules ambulanciers sont construits sur mesure par des entreprises spécialisées. Ceux des CUPR proviennent tous de l’entreprise québécoise Ambulances Demers. « Crestline est un autre fabricant canadien, mais nous avons choisi d’acheter nos ambulances chez
Demers afin d’uniformiser notre flotte, a indiqué la superviseure. Leurs ambulances répondent également mieux à nos besoins ruraux alors que les ambulances Crestline sont plus compactes et davantage adaptées aux grandes villes. » Il n’est pas étonnant que cette entreprise connaisse bien les besoins ruraux, elle dont l’histoire remonte à 1892 alors qu’elle fabriquait des calèches ambulances.
UN ENTRETIEN RIGOUREUX
Les ambulanciers paramédicaux – aujourd’hui on ne parle plus d’ambulanciers – doivent être en mesure de se fier à leurs ambulances. « Nos véhicules ambulanciers sont inspectés aussitôt qu’ils atteignent 10 000 km, même s’il n’y a rien qui cloche. Bien qu’ils soient munis de pièces à dure épreuve, la conduite d’urgence est beaucoup plus rigoureuse, a précisé la surintendante. Il ne faut pas qu’ils tombent en panne. » Même si ce n’est pas une loi, les ambulances roulent sur des pneus d’hiver en toutes saisons. De plus, ceux-ci sont remplacés quand la semelle atteint 4,76mm d’épaisseur, alors que le ministère des Transports préconise le changement à 2,38mm.
À partir du 1er juillet, une modification au Code de la route autorisera l’allumage de feux bleus clignotants sur tous les véhicules d’urgence, dont les ambulances. Les phares d’avertissement passeront donc
du rouge et blanc au rouge et bleu, comme les gyrophares des voitures de la Police provinciale de l’Ontario. Cela augmentera leur visibilité.
PRUDENCE AU VOLANT
Une fois sa licence d’ambulancier paramédical en poche, à la suite d’une formation collégiale, le ou la diplomé(e) ne peut pas tout de suite sauter derrière le volant. Un permis de conduire catégorie F, qui comprend ambulance et autobus de 10 à 24 passagers, mais pas un autobus scolaire, doit être obtenu.
« Les recrues doivent passer un autre trois jours de formation avec Martin Gascon, superviseur et formateur en conduite, a révélé Mme Rodrigue, qui compte quinze ans de service. Puis, périodiquement, il y a des tests écrits et physiques à réussir pour maintenir ce genre de permis de conduire. » La conduite défensive est de rigueur et les conducteurs doivent s’arrêter à un feu rouge
UN PATIENT À LA FOIS
Il y a toujours deux ambulanciers paramédicaux dans les ambulances : un pour conduire et un pour demeurer avec le patient. Depuis environ huit ans, les ambulances ne peuvent transporter qu’un patient à la fois, pour des raisons de confidentialité et parfois… d’animosité. Cela permet également aux ambulanciers paramédicaux de concentrer leurs soins sur un seul patient.
Lorsqu’il y a un accident, une personne inconsciente ou quelqu’un souffrant d’un arrêt cardiaque, des ambulanciers paramédicaux, des policiers et des pompiers vont tous répondre à l’appel.
« Si nécessaire, les pompiers vont se servir des pinces de désincarcération lors de collisions afin de nous donner accès aux patients. Ce sera ensuite à nous d’extirper les gens, a poursuivi la surintendante. On ne peut pas forcer un patient à aller à l’hôpital, mais les policiers le peuvent s’ils jugent qu’une personne est une menace pour elle-même ou autrui. »
Malgré l’évolution constante des ambulances et du métier d’ambulancier paramédical, la mission première demeure toujours la même : venir en aide aux personnes en détresse.