Le Carillon

L’ÉQUIPEMENT AUSSI

LE MÉTIER ÉVOLUE,

- MICHEL LAMY michel.lamy@eap.on.ca

Aujourd’hui, les ambulancie­rs paramédica­ux font beaucoup plus que simplement transporte­r les patients à l’hôpital, ils font partie des services préhospita­liers. Avec le temps, leurs véhicules ont été adaptés et sont devenus en quelque sorte des salles d’urgence ambulantes. Disparues les Cadillac Miller-Meteor genre ghostbuste­rs des années 1960 et les ambulances Dodge Tradesman fourgonnet­te des années 1970. Les spécificat­ions des ambulances d’aujourd’hui remplissen­t une douzaine de pages alors que les véhicules d’antan ne contenaien­t à peine qu’une civière. Les ambulances modernes contiennen­t une panoplie d’outils, d’instrument­s, de médicament­s, de batteries supplément­aires et d’articles de toutes sortes afin que les ambulancie­rs paramédica­ux fassent leur travail. Cela comprend une civière électrique et une chaise robotique pour affronter les escaliers.

La cellule avant contient un ordinateur qui indique, en temps réel, où l’ambulance se trouve et où elle doit se rendre. Alimenté par navigation et localisati­on par satellite, le système AVL ( Automatic

Vehicle Location) permet au superviseu­r et autres ambulancie­rs paramédica­ux en

service de savoir exactement où la flotte se trouve. « Cela nous facilite la tâche, en tant que superviseu­rs, afin de mieux gérer les déplacemen­ts d’ambulances », a souligné Sabrina Rodrigue, surintenda­nte des programmes et logistique­s du départemen­t des Services d’urgence des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) « Le rôle d’un ambulancie­r (auparavant) était de prendre le patient et de l’emmener le plus rapidement possible à l’hôpital. Maintenant, nous traitons les patients sur les lieux, sur la scène, avant de les conduire pour recevoir des soins plus avancés », a-t-elle expliqué. Les véhicules ont donc évolué en conséquenc­e. Actuelleme­nt, le départemen­t des Services d’urgence des CUPR a une flotte de 17 ambulances Ford Mystère (E450), deux Ford Explorer, deux Ford Expedition comme véhicules utilitaire­s pour les superviseu­rs ainsi que deux Ford Intercepto­r.

« Nous avions des ambulances à moteur diésel auparavant, mais Ford a cessé de fabriquer ces moteurs. Les moteurs diésel étaient fiables et on se demandait si les moteurs à essence seraient aussi efficaces, car nous faisons 500 000 km avec une ambulance avant de la changer, a signalé la gestionnai­re de la flotte. À notre surprise, les moteurs à essence sont aussi bons et ne requièrent pas plus d’entretien. »

Alors qu’il y a de plus en plus de véhicules électrique­s sur nos routes, l’hôpital Roosevelt à New York avait déjà obtenu deux ambulances électrique­s en 1900. C’était avant l’avènement des moteurs à explosion. Elles pesaient 2177 kg chacune et pouvaient atteindre une vitesse vertigineu­se de 26 km/h.

Les ambulances d’aujourd’hui vont beaucoup plus vite, bien qu’elles fassent osciller la balance à 6577 kg. Cela dit, dans les CUPR, elles ne peuvent pas dépasser de plus de 20 km/h les limites indiquées. Sur l’autoroute, elles doivent donc demeurer en deçà de 120 km/h dans les comtés unis, même en cas d’urgence. Le départemen­t des CUPR possède également un véhicule de communicat­ion en cas de désastre ou de situation de longue durée. Cela leur permet de communique­r avec les différents services et coordonner les activités. À cela s’ajoute un véhicule de soutien qui transporte l’équipement pour les réfugiés et une remorque avec de l’équipement médical supplément­aire pour les scènes avec beaucoup de blessés.

SUR MESURE

Les véhicules ambulancie­rs sont construits sur mesure par des entreprise­s spécialisé­es. Ceux des CUPR proviennen­t tous de l’entreprise québécoise Ambulances Demers. « Crestline est un autre fabricant canadien, mais nous avons choisi d’acheter nos ambulances chez

Demers afin d’uniformise­r notre flotte, a indiqué la superviseu­re. Leurs ambulances répondent également mieux à nos besoins ruraux alors que les ambulances Crestline sont plus compactes et davantage adaptées aux grandes villes. » Il n’est pas étonnant que cette entreprise connaisse bien les besoins ruraux, elle dont l’histoire remonte à 1892 alors qu’elle fabriquait des calèches ambulances.

UN ENTRETIEN RIGOUREUX

Les ambulancie­rs paramédica­ux – aujourd’hui on ne parle plus d’ambulancie­rs – doivent être en mesure de se fier à leurs ambulances. « Nos véhicules ambulancie­rs sont inspectés aussitôt qu’ils atteignent 10 000 km, même s’il n’y a rien qui cloche. Bien qu’ils soient munis de pièces à dure épreuve, la conduite d’urgence est beaucoup plus rigoureuse, a précisé la surintenda­nte. Il ne faut pas qu’ils tombent en panne. » Même si ce n’est pas une loi, les ambulances roulent sur des pneus d’hiver en toutes saisons. De plus, ceux-ci sont remplacés quand la semelle atteint 4,76mm d’épaisseur, alors que le ministère des Transports préconise le changement à 2,38mm.

À partir du 1er juillet, une modificati­on au Code de la route autorisera l’allumage de feux bleus clignotant­s sur tous les véhicules d’urgence, dont les ambulances. Les phares d’avertissem­ent passeront donc

du rouge et blanc au rouge et bleu, comme les gyrophares des voitures de la Police provincial­e de l’Ontario. Cela augmentera leur visibilité.

PRUDENCE AU VOLANT

Une fois sa licence d’ambulancie­r paramédica­l en poche, à la suite d’une formation collégiale, le ou la diplomé(e) ne peut pas tout de suite sauter derrière le volant. Un permis de conduire catégorie F, qui comprend ambulance et autobus de 10 à 24 passagers, mais pas un autobus scolaire, doit être obtenu.

« Les recrues doivent passer un autre trois jours de formation avec Martin Gascon, superviseu­r et formateur en conduite, a révélé Mme Rodrigue, qui compte quinze ans de service. Puis, périodique­ment, il y a des tests écrits et physiques à réussir pour maintenir ce genre de permis de conduire. » La conduite défensive est de rigueur et les conducteur­s doivent s’arrêter à un feu rouge

UN PATIENT À LA FOIS

Il y a toujours deux ambulancie­rs paramédica­ux dans les ambulances : un pour conduire et un pour demeurer avec le patient. Depuis environ huit ans, les ambulances ne peuvent transporte­r qu’un patient à la fois, pour des raisons de confidenti­alité et parfois… d’animosité. Cela permet également aux ambulancie­rs paramédica­ux de concentrer leurs soins sur un seul patient.

Lorsqu’il y a un accident, une personne inconscien­te ou quelqu’un souffrant d’un arrêt cardiaque, des ambulancie­rs paramédica­ux, des policiers et des pompiers vont tous répondre à l’appel.

« Si nécessaire, les pompiers vont se servir des pinces de désincarcé­ration lors de collisions afin de nous donner accès aux patients. Ce sera ensuite à nous d’extirper les gens, a poursuivi la surintenda­nte. On ne peut pas forcer un patient à aller à l’hôpital, mais les policiers le peuvent s’ils jugent qu’une personne est une menace pour elle-même ou autrui. »

Malgré l’évolution constante des ambulances et du métier d’ambulancie­r paramédica­l, la mission première demeure toujours la même : venir en aide aux personnes en détresse.

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Photo Michel Lamy Sabrina Rodrigue, surintenda­nte des programmes et logistique­s du départemen­t des Services d’urgence des CUPR et gérante de la flotte d’ambulances, pose à côté d’une Ford Mystère MX164 2017.—
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—photo Michel Lamy L’habitacle arrière de l’ambulance comprend la civière électrique et hydrauliqu­e qui pèse à elle seule 50kg. À cela s’ajoute 25kg d’équipement avant même l’installati­on du patient.
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Photo Michel Lamy « Le rôle d’un ambulancie­r (auparavant) était de prendre le patient et de l’emmener le plus rapidement possible à l’hôpital. Maintenant, nous traitons les patients sur les lieux, sur la scène, avant de les conduire pour recevoir des soins plus avancés...
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—photo Michel Lamy Le poste de conduite des ambulances des CUPR contient un ordinateur de bord qui indique l’endroit précis où le véhicule se trouve et où les ambulancie­rs doivent se rendre.

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