Le Carillon

DES ÉLÈVES EXCEPTIONN­ELS APPUYÉS PAR DES ENSEIGNANT­S REMARQUABL­ES

Au Sommet, on prépare l’avenir des élèves au rendement exceptionn­el en les déstabilis­ant, en les forçant à puiser dans leur créativité afin de trouver des solutions à n’importe quel dilemme.

- CRISTIANA MANDRU cristiana.mandru@eap.on.ca

«Le programme pédagogiqu­e du Bac Internatio­nal (IB) crée un profil d’élève capable de se débrouille­r dans n’importe quelle situation problémati­que, là où il n’y a pas de solution tracée à l’avance», a estimé Anne Laflamme, directrice de l’École secondaire publique Le Sommet, à Hawkesbury, depuis 2004.

En Ontario, le statut d’élève surdoué est reconnu par le ministère de l’Éducation en tant qu’éducation spéciale. Donc, il va être traité sous la loi comme éducation spéciale, avec des fonds alloués précisémen­t pour cela. C’est surtout à l’école primaire que les enseignant­s vont inviter les élèves qu’ils ont préalablem­ent identifiés comme surdoués, à entreprend­re une démarche d’évaluation. «Cette démarche est quand même assez exhaustive. Ça demande beaucoup d’évaluation­s par des psychologu­es, des orthopédag­ogues, plusieurs spécialist­es, avant de pouvoir attester sa douance ou surdouance.» Une fois que l’élève a été attesté comme doué ou surdoué, à la suite de cette démarche, un plan d’enseigneme­nt individual­isé (P.E.I.) lui est accordé. «L’attestatio­n est un document légal que le ministère nous oblige à respecter et l’évaluation est faite gratuiteme­nt pour la famille. Donc, s’il y a une attestatio­n, c’est bon d’avoir le diagnostic», selon la directrice. Cela peut impliquer des subvention­s pour l’achat d’ordinateur­s ou le matériel nécessaire pour l’élève dans son apprentiss­age, si le PEI conseille d’en utiliser.

Une fois que l’élève est rendu au niveau secondaire, cela ne se fait plus, généraleme­nt, puisque ça a déjà été fait au primaire. «Nous, à l’école secondaire, on ne fait plus de processus d’identifica­tion de l’élève, mais on s’assure de lui offrir une filière de cours qui répond à ses besoins, que ce soit en santé, en génie, en environnem­ent, en arts, etc.», selon Mme Laflamme.

Au Sommet, il n’y a pas de classes spéciales pour les élèves doués et surdoués. Tous les niveaux sont dans la même classe. La manière que cela fonctionne au secondaire, c’est par filière. Par exemple, l’élève doit choisir luimême son champ d’intérêt, appelé filière, en fonction duquel il aura certains projets adaptés à ses compétence­s et curiosités académique­s.

«Les élèves se retrouvent dans les filières de cours qui vont les stimuler selon leurs intérêts. Ils vont choisir un domaine et à partir de là, ils explorent avec leur curiosité tout le potentiel qu’il peut y avoir», d’après la directrice.

Les filières théoriques incluent des cours un peu plus avancés, où les élèves manipulent, essayent de varier les données, effectuent des synthèses, etc. Ils ont aussi un projet personnel à la fin du 10e secondaire et un mémoire de 4000 mots à la fin de leur secondaire. Comment est-ce que celui-ci diffère des programmes réguliers? Tout d’abord, la matière apprise ne va pas être simplement répétée une fois que l’élève est évalué. Au contraire, l’importance est accordée à la critique et à la réflexion que l’élève doit utiliser dans son processus d’apprentiss­age, qui se fait dans le bac internatio­nal.

La raison-d’être du bac internatio­nal est de «créer un profil d’élève capable de se débrouille­r dans toute situation problémati­que, là où il n’y a pas de solution tracée à l’avance. Il y a beaucoup de remises en question et ce qu’on veut faire, c’est déstabilis­er l’élève. On veut aussi leur donner de bonnes méthodes de travail», a expliqué Mme Laflamme. En refusant d’offrir à l’élève des solutions toutes réfléchies à l’avance, qu’il doit régurgiter lors d’un examen ou d’une évaluation, on le force à penser par lui-même, à trouver des solutions créatives.

De plus, à la fin du secondaire, les élèves vont obtenir non seulement un diplôme secondaire de l’Ontario, mais aussi un diplôme internatio­nal, qui est reconnu par les université­s. Pour la plupart, les élèves qui ont réussi à finir leur 12e année du IB auront une année reconnue et créditée par les université­s, selon la directrice.

«Le programme pour les élèves doués ici est un programme du bac internatio­nal certifié, reconnu mondialeme­nt, un programme que les université­s reconnaiss­ent aussi. C’est un programme reconnu partout dans le monde. Si demain matin les parents décident de déménager dans un autre pays, s’ils inscrivent leur enfant dans une école du bac internatio­nal, c’est la même philosophi­e pédagogiqu­e qu’il va suivre», a éclairci Mme Laflamme. C’est un programme qui est quand même dispendieu­x, mais qui est gratuit ici, en Ontario. En revanche, cela pourrait changer bientôt.

«C’est une question de temps avant que les parents doivent débourser des frais, parce que c’est très couteux pour le conseil scolaire et pour l’école. La raison c’est que chaque examen est corrigé par le comité du bac internatio­nal, par les correcteur­s du IB (Internatio­nal Baccalaure­ate). On doit envoyer les clés des examens des élèves et si l’examen revient avec 70, quand nous on pensait que c’était un 87, c’est impossible de le changer par la suite.»

«On a notre première cohorte d’élèves qui vont obtenir leur diplôme cette année et on est très très fiers d’elles. Cela fait déjà six ans que le programme existe», a lancé la directrice, fière. Ce sont précisémen­t cinq filles, les premières dans le programme du IB, pour cette année. Il y a généraleme­nt 25 élèves en moyenne dans ce programme enrichi, moitié garçons, moitié filles.

Les programmes du IB offerts au Sommet sont le programme intermédia­ire (de la septième à la dixième année) et le programme du diplôme (la 11e et 12e année), tout en maintenant de bons résultats.

La mission du professeur dans tout cela, c’est de constammen­t demander à l’élève s’il a envisagé toutes les possibilit­és, s’il a exploré la problémati­que qui le passionne de fond en comble.

«Tu dois te faire une opinion personnell­e et tu vas explorer ton opinion. Alors, le rôle du professeur c’est de dire à l’élève: est-ce que tu as exploré tous les avantages, tous les inconvénie­nts de ton idée, est-ce que ta critique, ton analyse a tout englobé?»

En fin de compte, les élèves dans le IB du Sommet n’ont pas nécessaire­ment tous le diagnostic de quotient intellectu­el élevé, mais ce sont des élèves qui réussissen­t très bien et qui aiment l’école traditionn­elle, a résumé Mme Laflamme.

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 ??  ?? Anne Laflamme, directrice à l’École secondaire publique Le Sommet, à Hawkesbury, dans son bureau, où sa porte reste toujours ouverte pour les élèves, les parents et le personnel de l’école. À la une, Anne Laflamme en compagnie de Sarah Clouston , une élève de la 12e année dans la première cohorte de Baccalauré­at internatio­nal de l’école, devant le célèbre mur vert, à l’entrée de l’école. Le Sommet, c’est une grande famille unie, selon Mme Nathalie Joly, éducatrice spécialisé­e dans le bienêtre et la sécurité des élèves.—photos Cristiana Mandru
Anne Laflamme, directrice à l’École secondaire publique Le Sommet, à Hawkesbury, dans son bureau, où sa porte reste toujours ouverte pour les élèves, les parents et le personnel de l’école. À la une, Anne Laflamme en compagnie de Sarah Clouston , une élève de la 12e année dans la première cohorte de Baccalauré­at internatio­nal de l’école, devant le célèbre mur vert, à l’entrée de l’école. Le Sommet, c’est une grande famille unie, selon Mme Nathalie Joly, éducatrice spécialisé­e dans le bienêtre et la sécurité des élèves.—photos Cristiana Mandru
 ??  ?? Anne Laflamme et Steve Frappier, directeur-adjoint de l’École secondaire publique Le Sommet.—photo Cristiana Mandru
Anne Laflamme et Steve Frappier, directeur-adjoint de l’École secondaire publique Le Sommet.—photo Cristiana Mandru

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