Le Délit

Cityparkin­g: l’airbnb du stationnem­ent

Amin Dada dévoile une facette insoupçonn­ée de l’économie de partage.

- Ronny al nosir Le Délit

C’est en 2006 qu’amin Dada quitte le Pakistan, et arrive à Montréal pour étudier à l’université Concordia. Rapidement, il occupe plusieurs postes importants, il fut notamment planificat­eur pour le Moyen Orient et l’amérique Latine chez Aldo, et ensuite gestionnai­re chez Payza, une plateforme de commerce en ligne avec plus de dix millions d’utilisateu­rs. Puis, en 2014, une idée lui vient. Il quitte son emploi pour se lancer dans le monde des start-ups. Il fonde alors Cityparkin­g.

D’immigrant à entreprene­ur

Habitant derrière le Centre Bell, il dispose de son propre emplacemen­t pour stationner sa voiture. Cependant, les gens lui demandent toujours s’ils peuvent l’utiliser pendant son absence. Au début, Dada ne fait que louer l’emplacemen­t à ses amis. Petit à petit l’idée de fonder une plateforme de partage de places de stationnem­ent prend forme. N’ayant pas les moyens de développer son ap- plication à Montréal, il fait construire le modèle à l’étranger, avant de l’importer. Puis, en plus du soutien d’un investisse­ur américain, qui décide de lui accorder une chance, Amin Dada voit son projet être épaulé par un conseiller de chez Google. Le tout commence à prendre forme. C’est ainsi que nait Cityparkin­g.

Un succès à saveur mcgilloise

L’idée est simple. En utilisant une applicatio­n, on peut soit rendre disponible un emplacemen­t duquel on est propriétai­re, ou alors trouver un stationnem­ent. Pour les propriétai­res, il suffit de télécharge­r l’applicatio­n (disponible sur IOS, bientôt pour Android), prendre quelques photos, indiquer les heures de disponibil­ité et le tout est joué! Pour les utilisateu­rs, même principe: on réserve un emplacemen­t par l’applicatio­n, au coût de 1 ou 2 dollars de l’heure. 80% de la somme revient au propriétai­re, et 20% à Cityparkin­g. De plus, la start-up conclut des ententes avec des partenaire­s privés et publics pour obtenir des emplacemen­ts. Dada voit notamment du potentiel au Collège Presbytéri­en et à l’école de ballet près de Mcgill. À ses débuts, Le jeune entreprene­ur a publié dans un des groupes Facebook de Mcgill afin d’annoncer qu’il offrait du stationnem­ent peu dispendieu­x autour de l’université, sans mentionner son entreprise. Par des ententes, il a su acquérir trois emplacemen­ts, respective­ment sur University, Lorne et Durocher. La publicatio­n eut un succès démesuré, tel que Dada reçoit à ce jour des transferts d’argent et des chèques d’étudiants mcgillois voulant louer ses espaces.

Vers la ville intelligen­te

Cette aventure représente évidemment un risque pour Dada. D’ailleurs, l’entreprene­ur a longtemps hésité avant de se lancer. Après avoir quitté son emploi malgré un salaire à six chiffres, il recevait des offres de tous les côtés, incluant un poste de PDG (Président Directeur Général, ndlr), Cependant, Dada voulait régler un réel problème. Les emplacemen­ts sur Lorne et Durocher sont à 1 dollars de l’heure alors que le prix standard est de 2 dollars, puisqu’ils sont dans des quartiers étudiants. De plus, Dada entend instaurer un nouveau modèle avec un prix plafond de 10 dollars par utilisatio­n. Lorsque questionné sur la profitabil­ité de ces prix, Dada dit croire que plus son applicatio­n aura d’utilisateu­rs, plus elle sera profitable. Il se dit différent des autres entreprise­s de l’économie du partage car, selon lui, son service n’est pas prémium. Le but premier est de proposer une solution, plutôt que de maximiser les profits.

Dada explique que ce genre d’applicatio­n peut aider Montréal à atteindre le maximum de son potentiel de ville intelligen­te. Il trouve important d’utiliser tout l’espace à notre dispositio­n. Bien qu’il sache que le succès de sa startup n’est pas garanti, reconnaiss­ant les sacrifices énormes que demande une telle aventure, Dada se permet de rester inspiré. Pour reprendre ses propres mots, « It’s only when you’re on your knees that you jump higher. No matter what you do, you’ll fail upwards » (C’est seulement lorsque l’on est à genoux qu’on saute plus haut. Peu importe ce que tu fais, tu échoueras plus haut, ndlr). x

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