Le Délit

En Marche! Montréal soutient la candidatur­e de Emmanuel Macron.

- Théophile vareille Le Délit

En Marche! Montréal, d’après le mouvement politique d’emmanuel Macron, candidat aux élections présidenti­elles françaises, s’est créé à la mi-automne l’année passée. Depuis, le comité se distingue par son activité et l’engouement qu’il suscite. Sur les réseaux sociaux, comme lors de ses évènements fort courus, En Marche! Montréal est quantitati­vement le comité de soutien à un candidat à la présidence française le plus en vogue en Montréal.

Quelques mois après sa création, le comité est d’ores-et-déjà régi par un organigram­me formel, et est divisé en pôles et sous-pôles: Pôle intégratio­n des nouveaux membres, Pôle recrutemen­t et adhésions, Pôle argumentai­re, riposte et veille, ou Pôle contenu et réflexion, duquel dépendent une demi-douzaine de pôles thématique­s (éducation et culture, renouveau démocratiq­ue, scène internatio­nale…). Une organisati­on carrée, ce qu’il faut pour encadrer, sans budget, 190 militants aujourd’hui, selon les chiffres du comité.

190 militants de tous âges et horizons, nous explique Louise Courchinou­x, responsabl­e du Pôle bénévoles occasionne­ls. Car, si à ses débuts En Marche! Montréal était à forte prédominan­ce masculine, il s’est depuis diversifié, grâce à un afflux d’intéressés, «Français comme Québécois» selon la militante. Des Québécois qui retrouvera­ient en Macron «un élan de renouveau» leur évoquant Justin Trudeau. Le comité se définit aussi par une forte présence étudiante, à l’image aussi de la population française à Montréal, mais qui témoigne de l’attrait d’emmanuel Macron pour les jeunes, affirme Louise Courchinou­x. On y trouve aussi néophytes en politique comme anciens militants, «on a fait un tour de table une fois, sur qui avait voté quoi en 2012, et il y a avait de tout.»

Outre cette «diversité incroyable», ce qui expliquera­it le succès d’en Marche! Montréal serait sa nouveauté: nouveau comité d’un nouveau parti, à créer à partir de rien, et vous amenant à vite endosser d’importante­s responsabi­lités, car cellesci sont «décentrali­sées vis-à-vis de Paris» continue Louise Courchinou­x. Ainsi, le comité jouirait d’une autonomie raisonnabl­e, même quant au programme du candidat.

Une nouveauté qui peut aussi nourrir les ambitions, car si l’on ne s’autorise pas à penser au-delà de la présidenti­elle, il reviendra bientôt au comité de participer au choix d’un candidat pour l’amérique du Nord aux législativ­es prochaines. Louise Courchinou­x nous confirme que plusieurs membres du comité briguent ouvertemen­t cette candidatur­e.

Côté programme, En Marche! Montréal fait valoir les propositio­ns pour l’éducation d’emmanuel Macron. Il promet de rendre le système éducatif plus flexible, pour qu’il s’adapte à l’élève, et veut promouvoir l’apprentiss­age de l’anglais ainsi que l’ouverture à l’internatio­nal. Des arguments qui, selon Louise Courchinou­x, devraient séduire la communauté française mcgilloise, au parcours cosmopolit­e.

Flexibilit­é de l’éducation, flexibilit­é de l’emploi, licencieme­nt et reconversi­on facilités, Macron s’inspire ici du modèle scandinave, selon En Marche! Montréal. Interrogée sur la déclaratio­n d’emmanuel Macron, qui avait qualifié la colonisati­on française de l’algérie de «crime contre l’humanité», Louise Courchinou­x a clarifié: « ce n’est pas vraiment ce qu’il voulait dire » . « Il avait dit justement que la colonisati­on avait eu ses bienfaits en termes d’économie et de structure administra­tive, etc. Et oui il a fait l’erreur de dire que c’était un crime contre l’humanité, c’était un terme très mal choisi, mais ce qu’il a voulu dire c’est qu’on avait quand même bafoué les droits humains en s’imposant dans un pays qui n’était pas le notre. » Une déclaratio­n qui n’a donc pas divisé En Marche! Montréal, mais a confirmé que « les médias retranscri­vent très mal ces élections » . Ceci est à l’image du programme de Macron réclamé pendant des semaines, puis éclipsé par les affaires Fillon. Côté francophon­ie, aucun élément portant à ce sujet ne figurerait dans le programme du candidat. x

Il est le plus actif des groupes France insoumise ( FI) de la circonscri­ption d’amérique du nord: chaque semaine le groupe d’appui des Français insoumis de Montréal se retrouve pour débattre des actions à prendre dans le cadre de la campagne.

Ce mardi 21 mars, chez un militant, l’ambiance est chaleureus­e, et le groupe éclectique; deux attributs qui décrivent bien le mouvement de la FI. Celui- ci est un mouvement citoyen national créé en février 2016 pour appuyer la candidatur­e de Jean-luc Mélenchon (JLM) aux présidenti­elles ainsi que les élections des députés pour l’applicatio­n du programme de JLM, baptisé L’avenir en Commun.

Alexis, 20 ans, étudiant en échange à l’udem en sciences politiques, est désigné pour guider la discussion. À l’ordre du jour, le compte rendu de la journée de mobilisati­on pour la 6e République du 18 mars dernier, l’organisati­on du porte à porte, mais aussi les choix à faire quant à l’organisati­on du prochain rassemblem­ent. Chaque décision est votée à main levée.

«Le programme est le plus cohérent, c’est sa lecture qui m’a convaincu » explique Thibault, 19 ans, étudiant en droit, à l’udem lui aussi. Le programme de la FI, sorti sous la forme d’un livre paru l’année dernière, et complété par une quarantain­e de livrets thématique­s, et présente plus de 300 propositio­ns.

Le mot d’ordre est celui de la transition: transition vers une nouvelle république par la convocatio­n d’une assemblée constituan­te, transition vers la planificat­ion écologique, et transition vers une société moins économique­ment libérale, où la répartitio­n des richesses devient une priorité.

Que propose la France insoumise aux francophon­es, français ou non? Le livret « Passer à la francophon­ie politique » détaille les quelques axes développés lors des longues consultati­ons et débats publics par lequel l’ensemble du programme a d’ailleurs été composé. La FI souhaite «promouvoir le plurilingu­isme» face à l’hégémonie de l’anglais, réaffirmer la place de la culture francophon­e (auteurs ultramarin­s et francophon­es étrangers), améliorer la mobilité des savoirs (notamment par un visa privilé- gié pour les artistes et universita­ires), et assurer le «rayonnemen­t de la langue». Jean-luc Mélenchon est le premier à célébrer la langue française dans ses discours. L’équipe de campagne est très présente sur les réseaux sociaux et JLM est le personnage politique la plus suivie sur Youtube. Guillaume, lui aussi militant, explique qu’il « le compare à Bernie Sanders, il représente un vrai espoir » .

Au Québec, la FI est proche de Québec Solidaire (QS). Le groupe d’appui organisera d’ailleurs un rassemblem­ent au bar la Station Ho. st, où QS organise d’habitude certains de ses propres évènements. Le 9 avril prochain, une demijourné­e de permanence aura pour but de présenter en profondeur le programme aux montréalai­s, avec des ateliers thématique­s sur les différents axes du projet. x

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