Le Délit

La francophon­ie d’alberta

Le gouverneme­nt albertain augmente le budget du secrétaria­t francophon­e.

- Xavier richer vis

Le gouverneme­nt albertain néodémocra­te de Rachel Notley fait face aujourd’hui à de vives critiques au lendemain de la sortie de son nouveau budget. Celui-ci prévoit en effet un déficit de 10,3 milliards de dollars lors de l’année fiscale 2017-2018. Notley soutient qu’un tel déficit est nécessaire afin de préserver certains services essentiels tels que l’éducation et les soins de santé lors de la récession albertaine.

Des critiques, mais un gain pour la Francophon­ie albertaine?

Les partis d’opposition, quant à eux, critiquent le budget. Le parti politique Wildrose (droite, ndlr) explique que la dette massive menace d’envoyer l’alberta dans un gouffre budgétaire, et les Conservate­urs-progressis­tes (droite modérée, ndlr) affirment que le NPD ne fait que repousser une dette insoutenab­le sur les génération­s futures.

Notley a répondu que, relativeme­nt aux autres provinces, le ratio dette-pib de l’alberta est le plus bas au Canada. Investir dans les institutio­ns publiques contribuer­ait donc à relancer l’économie de la province, qui connaît encore des périodes difficiles.

Il est à noter cependant que, dans le cadre du budget, 18 millions de dollars supplément­aires seront alloués au ministère de la Culture et du tourisme de la province, malgré les récentes difficulté­s économique­s de la province. Cela comprend une augmentati­on de 230 000 dollars au secrétaria­t francophon­e de l’alberta par rapport au budget de l’an dernier.

Ricardo Miranda, ministre de la Culture et du tourisme de la province, a déclaré être fier des investisse­ments dans les secteurs de la culture et du tourisme, « parce qu’ils contribuen­t au bien-être économique, social et culturel des communauté­s albertaine­s. »

Miranda a déjà déclaré que l’argent ira vers un certain nombre de projets, dont le réseau des centres d’appui parentaux pour la petite enfance et l’élaboratio­n de la politique des services en français.

Les représenta­nts des communauté­s franco-albertaine­s se félicitent de l’augmentati­on du budget du secrétaria­t, qu’ils considèren­t non seulement comme un engagement additionne­l à l’égard de la francophon­ie, mais aussi comme une promesse de continuer à renforcer la communauté francophon­e. Une politique des services en français

L’octobre dernier, M. Miranda avait annoncé l’objectif du gouverneme­nt provincial de lancer une série de consultati­ons auprès de la communauté francophon­e, dans l’espoir de créer « une politique sur les services en français ». Il avait en effet dit que son bureau aurait tenu neuf séances ciblées en français avec les représenta­nts de la communauté avant la fin du mois. L’objectif final, dit-il, est de permettre au gouverneme­nt de mieux connaître et de répondre aux besoins des Albertains francophon­es lors de la prestation des services à la communauté.

« La riche et dynamique communauté albertaine d’expression française fait partie intégrante de notre culture culturelle, »a indiqué Ricardo Miranda. Selon Radio Canada, « elle figure parmi les communauté­s francophon­es qui connaissen­t la plus grande croissance au Canada. »

Bien que le français soit la deuxième langue la plus parlée en Alberta et que la population francophon­e de la province ait augmenté de plus de 40% depuis 1996, l’alberta est l’une des deux provinces du Canada qui n’ait ni politique ou de loi en matière de services en français. Une réalité que les francophon­es de la province espèrent bien changer. x

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