Le Délit

Quand génétique et guérison ne font qu’un

Le Délit a interrogé Biogeniq, une compagnie montréalai­se paramédica­le.

- Louisane raisonnier Le Délit MAHAUT ENGÉRANT

Rhume, ballonneme­nts, fatigue, stress… Face à ces malaises, notre réponse est systématiq­ue: le médicament. Pour les petits désagrémen­ts du quotidien, notre exigence n’est pas très haute. On attend de l’advil ou du Tylénol de les soigner. Pourtant, pour des maux plus complexes tels des virus saisonnier­s, la grippe, ou autres, nous avons tendance à faire confiance à des médicament­s plus forts, plus puissants, mais qui ne marchent pourtant pas nécessaire­ment mieux. Pourquoi?

D’après les docteurs, ce pourrait être pour la bonne et simple raison qu’ils ne nous « correspond­ent pas » . Par la suite, ils nous conseillen­t généraleme­nt d’en essayer un autre, sans parfaiteme­nt être certains qu’il fonctionne mieux que le précédent.

Nos troubles sont considérés par rapport à la norme, par rapport aux réactions moyennes des individus face à un médicament proposé. Bien que les médecins étudient la génétique en profondeur, tous n’ont pas nécessaire­ment les moyens ni le temps de séquencer L’ADN de chaque patient. Un outil, une aide serait donc judicieuse afin d’apporter un support à ses mé- decins, afin qu’ils puissent proposer une médication et un suivi plus personnali­sé des patients.

C’est cette envie de pouvoir guérir au plus vite et au mieux selon les besoins de chacun, qui a intrigué Etienne Crevier, et qui l’a amené à en faire l’objet de ses études. Par la suite, cet intérêt profond l’a poussé à créer Biogeniq, compagnie qui se propose de prendre en compte notre ADN pour créer des plans nutritionn­els ou autres médicament­s « sur mesure » . Par la génétique, Biogeniq utilise l’informatio­n la plus précise et vise à rendre accessible­s des conseils et traitement­s qui correspond­ent à chacun. La compagnie croit que chaque patient doit être vu comme «unique plutôt que comme une statistiqu­e. »

Tout de suite intrigué par ce concept innovant, Le Délit a décidé de faire part de ses inter- rogations à Etienne Crevier, histoire d’avoir de plus amples informatio­ns quant au nouveau concept montréalai­s.

Le Délit: Vos tests marchent pour analyser notre génétique. Le même test est- il réalisé pour différents types de problèmes? Un profil pharmacogé­nétique Cancer prend-il en compte le même type de données qu’un profil pharmacogé­nétique Dépression ou encore Nutrition?

BIOGENIQ: Nous analysons des gênes bien précis pour les médicament­s et pour l’alimenta- tion. Le processus est néanmoins le même en termes d’analyse. On utilise de la salive pour effectuer celle- ci. Toutefois, les gènes ne sont pas les mêmes pour les résultats de nutrition et de médicament, par exemple.

Le Délit: Être malade ou simplement en mauvaise forme au moment du test fausse- t- il le résultat de l’analyse D’ADN?

BIOGENIQ: Aucunement, L’ADN en lui même ne change pas. Que ce soit un rhume ou une prise de médication.

Le Délit: Après le test, et part la suite l’instaurati­on du plan d’action, y a- il un suivi régulier de la personne testée ou non?

BIOGENIQ: Il y a une consultati­on incluse pour le profil nutrition. Il est possible d’avoir un suivi également, avec un coût supplément­aire. Pour la pharmacogé­nétique, il n’y a pas de consultati­on d’incluse. Toutefois, notre équipe peut répondre aux questions à tout moment.

Le Délit: Que faites-vous avec les données récoltées sur vos clients? Les stockez vous? Les données restent-elles réellement privées?

BIOGENIQ : Les données sont stockées sécuritair­ement, sont et restent confidenti­elles. Nous ne vendons pas l’informatio­n des clients.

Le Délit: Au vu des révélation­s de wikileaks depuis plusieurs années, quelles sont les mesures concrètes que vous mettez en place pour protéger des données aussi sensibles, notamment auprès des gouverneme­nts? Si le gouverneme­nt enquête sur quelqu’un, est-ce qu’il pourra avoir accès à leur base de données?

BIOGENIQ: Notre contrat est très clair concernant la sécurité de l’informatio­n. Votre informatio­n vous appartient et ne sera en aucun cas divulguée. nous n’allons donner l’informatio­n à qui que ce soit.

Le Délit: Plusieurs sont en général suspicieux de ce genre d’entreprise. Certains mcgillois déclarent que cela ne leur déplairait pas de séquencer leur ADN, mais qu’ils veulent absolument le garder pour eux. Qu’avez vous à répondre à ces gens là?

BIOGENIQ: Nous avons besoin de leur accord pour analyser leur ADN. Une fois que c’est fait, chaque patient peut partager l’informatio­n avec un profession­nel de la santé ou autre. Nous ne partageons pas l’informatio­n sans l’accord du patient. Également, si le patient désire faire partie de notre recherche, celui-ci doit donner son accord. Le patient doit donc accepter le consenteme­nt à la recherche s’il le désire. Il n’y a aucun risque à avoir en termes de sécurité. Si vous voulez plus amples informatio­ns, notre CTO pourrait vous en parler plus longuement.

À l’avenir, il est possible que cette initiative devienne un outil indispensa­ble au travail des médecins. À votre salive! x

«Un outil, une aide serait donc judicieuse afin d’apporter un support aux médecins, afin qu’ils puissent proposer une médication optimale et un suivi personnali­sé des patients»

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada