Le Délit

En mémoire des femmes autochtone­s

Mcgill Students for Amnesty Internatio­nal organise une veillée sur le campus.

- Boushra sara

Selon une révision récente du rapport de la commission d’enquête mise en place par le gouverneme­nt fédéral en 2015, on estime que plus de 1200 femmes et filles autochtone­s ont été portées disparues ou assassinée­s au Canada au cours des trente dernières années.

Des statistiqu­es accablante­s

Pour le simple fait qu’elle soit autochtone, indépendam­ment de son milieu, de son statut social ou de son âge, la femme ou la fille autochtone au Canada a trois fois plus de risques de subir des actes de violence et six fois plus de risques d’être assassinée qu’une autre femme ou fille canadienne. D’après une étude de Statistiqu­e Canada citée dans le même rapport, bien qu’elles ne constituen­t que 4% de la population, les femmes autochtone­s représente­nt presque 25% des victimes d’homicide, tous sexes confondus.

Une veillée en mémoire des femmes autochtone­s disparues et assassinée­s mise en place par Mcgill Students for Amnesty Internatio­nal a eu lieu le mercredi 1er novembre sur le Lower Field de l’université Mcgill. Une trentaine de participan­t·e·s se sont réuni·e·s pour entendre les mots de Gabrielle Doreen, une membre du programme d’études autochtone­s à Mcgill, et pour écouter le slam percutant et touchant d’une étudiante mcgilloise autochtone, Bea Dimaculang­an. En cercle, une bougie sur laquelle est inscrit le nom d’une femme disparue ou assassinée à la main, les personnes présentes ont observé une minute de silence en mémoire des victimes. Après sa présentati­on, Bea Dimaculang­an a accordé quelques mots au Délit. Elle a fait remarquer le peu de support que reçoit la cause des femmes autochtone­s disparues et assassinée­s par les autorités et le gouverneme­nt canadien et a ajouté que les organisati­ons étu- diantes mcgilloise­s font un bon travail en parlant de ce cas, mais il serait certaineme­nt avantageux que Mcgill, en sa qualité d’institutio­n, prenne des mesures: « Mcgill, étant une institutio­n, a plus de pouvoir pour exercer une pression sur le gouverneme­nt que d’autres organisati­ons plus petites. […] C’est pour ça que plus de cohésion, de coordinati­on et de solidarité peuvent aussi rendre nos voix plus fortes. »

Soutien médiatique

Plus tard dans la soirée du 1er novembre, une projection du film Finding Dawn organisée par Mcgill Students for UN Women, suivie par le témoignage de deux femmes autochtone­s prirent place dans le bâtiment Shatner. Les femmes invitées, Melanie Morrison et Cheryl Mcdonald, qui ont chacune perdu une soeur aux mains de ce fléau, ont partagé avec l’assistance leurs expérience­s et les difficulté­s qu’elles ont traversées en tentant de faire appel aux autorités canadienne­s qui ont été très lentes à agir. Elles ont dénoncé les préjugés propagés sur la femme autochtone et le peu de soutien médiatique que reçoit la disparitio­n ou le meurtre de l’une des femmes de leur communauté. Elles ont invité les personnes présentes à reprendre le message et à parler de la cause pour encourager des mesures plus grandes afin de retrouver ces femmes et de découvrir ce qui leur est arrivé. Melanie Morrison a souligné que toute femme canadienne victime de violence, qu’elle soit autochtone ou non-autochtone, a le droit à des efforts égaux de la part des autorités et des médias. x

 ?? alexis fioccoo ??
alexis fioccoo

Newspapers in French

Newspapers from Canada