Le paradoxe de la valeur de l’art
Au-delà du beau et de l’utile, où réside la vraie valeur de la création artistiquew?
Il est souvent bien difficile de déterminer ce qui constitue la valeur d’une oeuvre d’art. D’où vient le fait que l’on accorde - quer la valorisation de Balloon Dog de Jeff Koons à la modique somme de 58,4 millions de dol forger, l’influencer et l’interpréter. À tel point que nous pouvons rarement observer une oeuvre et réussir à faire abstraction des circonstances de sa création, tout d’abord, mais aussi du cadre dans lequel nous l’observons. Vouloir un sens à une oeuvre d’art peut en fait nous éloigner de sa véritable essence.
L’art, voué à être contextualisé?
Que ce soit en cours d’histoire de l’art ou dans un musée, à la contemplation d’une oeuvre se joint généralement un question - que ainsi que ses motivations politiques, religieuses ou culturel d’une oeuvre permet d’en saisir vision du travail, d’en saisir les nuances et les références. Notre observation n’en devient que plus
Guernica de Picasso est reconnu pour avoir un fort impact émotionnel, qui côté son analyse plastique — qui a beaucoup de valeur en elle-même, notamment pour son caractère innovant — cette oeuvre est louée parce qu’elle a avant tout un sens bombardements allemands de Guernica durant la guerre civile espagnole (1936-1939), cette toile porte la douleur et l’angoisse d’un Guernica est reconnu comme un tableau est donc due en grande partie au fait qu’il est porteur d’un message qui surpasse la discipline artistique. Mais est-ce que toute oeuvre artistique acquiert sa valeur seulement en étant le reflet d’une époque, d’un mouvement,
Le beau comme valeur artistique
- que c’est inutile.» Quand le personnage éponyme de Cyrano de Bergerac dans le dernier acte de la pièce, il ne fait pas référence à l’art, mais à pourtant, cette formule lapidaire trouve son sens dans le domaine è siècle, l’art a surtout de la valeur pour - mettait de représenter des scènes bibliques, et de leur donner un satisfaire, mais aussi de conte preuve que l’art est utilisé à des fait que les artistes ne signaient des artistes.
que l’art devient plus apprécié pour - donc pas seulement dans sa capacité à représenter un événement qui le dépasse. Dans ce sens-là, l’art se tellement le sujet de représentation qui importe, mais la manière dont il des couleurs sont tous des critères pris en compte dans l’évaluation de la beauté d’une oeuvre. Ainsi, les critères de beauté peuvent aussi être une forme de contrainte - tiques qui, bien que variant d’une époque à une autre, d’une culture à une autre, limitent l’art aussi bien au niveau de la liberté de créa
Pour libérer l’art des règles mesure où il s’agit d’une qualité - nique d’une oeuvre, mais dans les devient personnel, discutable. Ainsi, le fait que la perception - nemment personnelle permet de séparer encore plus l’oeuvre de son caractère utilitaire. Si la valeur d’une oeuvre d’art réside dans les même de valeur devient subjec - miner quels sont les éléments l’émeuvent ou tout simplement, un caractère plus libre et malléa qui observe. Sa production est la notion de beauté, même subjective, demeure une contrainte un critère à remplir pour que l’art soit considéré véritablement comme de l’art. Peut-on atteindre un stade où la création artistique
L’art pour l’art
Ainsi, la poursuite du beau peut être vu comme un obstacle à l’atteinte de l’essence de l’art. Sa valeur peut être autre, comme en témoigne les oeuvres « Ready-
« L’art est ancré dans une réalité politique et sociétale dont il ne peut être détaché » « Tout a le potentiel de devenir art, mais tout n’est pas naturellement art » « À l’époque des académies d’art, les règles d’esthétisme suivaient des dogmes extrêmement stricts et réglementés, et la beauté d’une oeuvre passait pour être mesurable de manière quasiobjective »
made Fontaine émane de ce qu’ils ne poursuivent aucunement l’idéal d’ailleurs causé bien des remous lors de sa présentation au public, car il allait à l’encontre de l’idée que la société se faisait de ce è siècle révèle ainsi une nouvelle dimension possible pour l’art, et régissaient jusqu’alors. Si l’art ne peut être ni porteur d’un message politique, sociétal ou autre, ni à la poursuite du beau, quel but
d’oeuvres contemporaines, c’est que, pour saisir la valeur de l’art, manière pragmatique. À savoir, il est réducteur d’interpréter une oeuvre d’art uniquement comme de canon de beauté, parce que la création artistique est une interprétation d’un fait, d’une percep peut donc être réduite à un seul élément, car en tant qu’interprétation, elle se prête à être interprétée elle-même. Ainsi donc, ce qui régit l’art est le principe l’artiste est libre de créer comme il·elle l’entend, sans la poursuite d’une utilité prédéfinie, que rési - dique le droit de ne pas être utile, contemplation d’une oeuvre d’art acquiert de la valeur lorsque nous la laissons nous imprégner d’un nous transcende.
- - sée. Toute leur création est articulée autour de l’idée que « l’art, est remis en cause, l’art peut se trouver partout, peut émerger de n’importe quel objet, n’importe quelle situation. Difficile donc, de définir une valeur particulière à l’oeuvre d’art. Mais cela ne signifie pas que tout est art. Tout a le potentiel de devenir art, mais tout n’est pas naturel l’artiste qui apporte de la valeur du regard de l’artiste avec celui du · e le · a spectateur · rice qui a de la valeur — une valeur intangible c’est dans la gratuité de l’art ( entendu en tant qu’objet de contemplation, et non de possession), que se trouve sa plus grande valeur, sa plus grande dans une société où tout objet, toute action doit être empreint d’utilité pour avoir la légitimité du fait que son utilité ne peut être définie. x
« C’est dans l’idée que l’artiste est libre de créer comme il·elle l’entend, sans la poursuite d’une utilité prédéfinie, que réside la valeur de l’art »