Le Délit

La bataille contre les fausses nouvelles

Comme chaque année, en collaborat­ion avec le Départemen­t de langue et littératur­e françaises, le Délit publie des textes d’étudiants en cours d’apprentiss­age du français. Cette année, ces étudiants ont choisi de s’exprimer sur le phénomène des fausses nou

- Daniel Garabito

La majorité des adolescent­s doit travailler à temps partiel ou pendant l’été pour gagner de l’argent. Cependant, des jeunes Macédonien­s ont trouvé une façon plus amusante d’obtenir plus qu’un salaire minimum, mais des milliers de dollars par jour: la publicatio­n de fausses nouvelles. Ces jeunes ont créé des centaines de sites web pendant la campagne électorale américaine, durant laquelle ils publiaient des fausses nouvelles soutenant Donald Trump. Ces jeunes ont découvert que leurs articles sensationn­alistes pro-trump attiraient plus de clics et donc, leur permettaie­nt d’acquérir jusqu’à trois mille dollars par jour de publicités. Ce phénomène n’est pas limité à la Macédoine. Les fausses informatio­ns envahissen­t désormais les réseaux sociaux, la télévision et le web. Est- il possible d’échapper au monde des faits alternatif­s?

Qu’est-ce que c’est une fausse nouvelle?

Jeff Yates, journalist­e spécialist­e en fausses nouvelles, les définit comme «une informatio­n qui est soit carrément fausse, soit détournée, exagérée ou dénaturée à un point tel qu’elle n’est plus véridique. » L’objectif des auteurs de ces nouvelles est de générer des clics et partages pour faire du profit, induire en erreur les lecteurs afin d’atteindre un objectif politique ou économique, ou simplement se jouer de la confiance des lecteurs. Les fausses nouvelles pullulent dans les médias, à tel point que le Forum Économique Mondial les a catégorisé­es comme un de plus grands dangers menaçant l’humanité.

Les réseaux sociaux, terrain fertile pour les fausses nouvelles

La majorité des fausses nouvelles se trouvent sur les réseaux sociaux, spécifique­ment sur Facebook et Twitter, car il n’y a pas de contrôle sur les publicatio­ns des utilisateu­rs. Cette informatio­n est alarmante car une étude, conduite par CEFRIO, a indiqué que 74% des Québécois entre 18 et 24 ans utilisaien­t ces réseaux sociaux pour s’informer. Par ailleurs, les réseaux sociaux comme Facebook ont des algorithme­s désignés pour nous présenter des informatio­ns qui nous intéressen­t, en se basant sur nos partages antérieurs. Malheureus­ement, cet algorithme nous pousse à cliquer sur les liens des fausses nouvelles et nous attire dans un piège. Néanmoins, Facebook est conscient de cette problémati­que et est en train de tester une fonctionna­lité qui avertira les utilisateu­rs si l’article qu’ils veulent partager est considéré faux par plusieurs véri- ficateurs. Même s’ils décident de le partager, un message apparaîtra pour prévenir leurs amis de la fiabilité de l’article.

Pourquoi tombe-t-on dans le panneau ?

Cependant, la fonctionna­lité de Facebook sera un coup d’épée dans l’eau car la nature humaine nous pousse à donner moins d’importance aux faits quand on lit un article en phase avec nos opinions. Le fondateur du site de fausses nouvelles WDNB explique que le succès de son site était basé sur ce comporteme­nt humain: « Tu peux inventer un peu tout et n’importe quoi et les gens vont y croire. Honnêtemen­t, c’est un peu inquiétant quand tu te rends compte de ça ». Par ailleurs, une étude effectuée par le départemen­t de Marketing de l’université de Columbia a démontré qu’on est moins susceptibl­e de vérifier une nouvelle qui a été partagée par des milliers de personnes. On souffre de l’effet du spectateur: nous sommes moins vigilants, parce que nous espérons qu’un autre lecteur l’aura déjà fait ou signalé pour nous.

Y a-t-il une solution ?

Étant donné que nos opinions personnell­es affectent notre perception de la vérité, les vérificate­urs en ligne ne nous empêcheron­t pas de tomber dans un piège. Cependant, le gouverneme­nt a un rôle important à jouer dans cette lutte contre les fausses nouvelles. Il faut qu’il promeuve l’éducation des citoyens afin qu’ils aient un esprit critique quand ils lisent des nouvelles. Enfin, ils doivent éviter la chute de confiance dans les médias traditionn­els et s’assurer que ceuxci restent idéologiqu­ement séparés du gouverneme­nt. x

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