Le Délit

La grève est déclarée

Les médecins résidents ont la vie dure et comptent le faire savoir.

- alexandre zoller Le Délit

Un consensus semble régner chez les médecins résidents du Québec: 97.7% d’entre eux·elles ont voté en faveur de la grève afin de remettre en cause leurs conditions de travail. Le dernier évènement similaire remonte à 2011.

Les médecins résidents sont des internes rémunéré·e·s au sein des hôpitaux de la province dont la formation touche à sa fin. Les années en tant que médecins résidents peuvent varier allant de deux ans pour les médecins de famille à sept ans pour certaines spécialisa­tions. Il y a aujourd’hui 3 600 médecins résidents au Québec.

Rémunérati­on trop basse

La hausse de leur temps de travail proposée par le gouverneme­nt et de faibles salaires sont les principaux éléments déclencheu­rs de ces contestati­ons. En effet, le gouverneme­nt voudrait que les médecins résidents repassent à des tours de garde obligatoir­es de 24 heures soit 6 heures de plus que ce qui avait été négocié en 2011. Les médecins résidents affirment avoir déjà des semaines extrêmemen­t chargées qui tournent en moyenne autour des 72 heures hebdomdair­es auxquelles il faut ajouter le temps de préparatio­n aux examens.

De plus, les médecins résidents se plaignent de leur salaire qu’ils ne considèren­t pas assez élevé. Ils souhaitent que leurs revenus atteignent des niveaux comparable­s à ceux des infirmière­s praticienn­es spécialisé­es, soit une augmentati­on de 27%. Une telle hausse leur permettrai­t, aussi, d’égaler la moyenne nationale.

Qu’en dit le gouverneme­nt?

Selon le gouverneme­nt, la hausse salariale de 27% réclamée est trop élevée rappelant au passage qu’il fut un temps où les médecins résidents n’étaient même pas rémunéré · e · s. Depuis, la demande de hausse de salaire a été revue à la baisse et est désormais de 17%. Le ministère de la santé propose quant à lui une augmentati­on calquée sur l’inflation, soit « 5,5% sur 5 ans » d’après Le Devoir.

Les conséquenc­es?

Quoi qu’il arrive, les médecins résidents sont tenus de continuer à travailler, leur profession obéissant à la loi sur les services essentiels qui dit qu’ « un salarié qui a cessé d’exercer ses fonctions en raison d’une grève doit, à compter du même moment, retourner au travail selon son horaire habituel » .

Christophe Lemieux, président de la Fédération des médecins résidents du Québec, affirme ainsi que « ce seront des moyens progressif­s qui ne vont pas affecter les soins aux patients». Les menaces de grêves toucheraie­nt donc le même domaine qu’en 2011, c’est- à- dire l’éducation. Les médecins résidents pourraient ainsi cesser d’enseigner aux étudiant · e · s en externat. Affaire à suivre. x

« Les médecins résidents affirment avoir déjà des semaines extrêmemen­t chargées qui tournent en moyenne autour des 72 heures hebdomadai­res »

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Fernanda Muciño

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