Le Devoir

La saison du jardinage tarde à commencer, mais Lise Gobeille est de retour avec ses conseils.

- lgobeille@ledevoir.com LISE GOBEILLE

Une nouvelle saison commence et c’est toujours avec le même plaisir que je vous retrouve. À cette période, on piaffe dans l’attente d’aller au jardin, même si la patience est de mise cette année.

Il sera question dans cette chronique de ramener la nature en ville, de beaux jardins à voir, de Deco Style, un leader de tendances, de tomates et d’agrile, deux incontourn­ables, de Turenscape, une fascinante firme chinoise d’architectu­re de paysage, et bien plus.

Je fais aussi un appel aux lecteurs pour les plus jolis petits jardins. Que ce soit sur le balcon, dans la cour ou sur la toiture, envoyez-moi vos photos et je ferai paraître dans une chronique les trois plus significat­ives.

Commençons la saison avec l’ouverture du jardin et la taille des arbres et arbustes pour prendre de l’avance dans les travaux, car en mai, généraleme­nt, tout se met à s’emballer.

Un départ

En début de saison, la première chose à faire est l’inspection du jardin. Elle permet de se réjouir de la floraison des petits bulbes, d’apprécier les premiers feuillages tendres et les feuillages persistant­s, toujours surprenant­s. Toutefois, il y a aussi les surprises moins agréables comme les dégâts causés par les petits ravageurs comme les écureuils, les souris et les lapins. Boutons floraux de rhododendr­ons dévorés, écorce de jeunes arbres et d’une vieille vigne rongés: comment réagir?

Pour les boutons floraux, évidemment, c’est peine perdue pour cette année. Mais, en février prochain, l’applicatio­n d’un répulsif à base de piment fort devrait les dissuader. Pour les vignes, les arbres ou les arbustes, tout dépend à quelle hauteur l’écorce a été mangée, et sur quelle surface.

Avant de prendre la décision d’éliminer la plante, mieux vaut attendre la mi-juin ou la fin-juin car, parfois, la vie reprend là où on ne s’y attendait plus. Même chose pour un vivace qui tarde à débourrer. Par ailleurs, les protection­s hivernales doivent être enlevées aussitôt que s’élève la températur­e extérieure, afin d’éviter la surchauffe et les moisissure­s.

La taille printanièr­e des feuillus

Tôt au printemps, on en profite pour tailler les feuillus avant que leurs bourgeons ne débourrent, car, à cette période, on voit bien leurs branches et la décision en est facilitée. Pour aimer faire ce travail, il est essentiel d’avoir un bon sécateur bien aiguisé, c’est plus facile. Mais aussi, les coupes bien nettes réduisent le risque d’entrée de pathogènes. Personnell­ement, je préfère Felco, une marque suisse qui fabrique des outils de qualité. Ils sont plus chers, mais vous les aurez à vie et pourrez même les léguer à vos enfants. Sinon, en achetant votre sécateur, pensez à la solidité, à l’ergonomie, au confort et à la possibilit­é de changer de lame.

L’entretien des arbustes d’ornement, plutôt simple, consiste à aérer le centre, à éliminer les branches cassées, celles qui se frottent et celles qui se dirigent vers l’intérieur. Si nécessaire, les branches trop longues sont éliminées pour dégager un espace, mais on s’assure toutefois de conserver la forme naturelle. À ce propos, chaque arbuste a une forme singulière qui doit être mise en valeur plutôt que d’être sculptée à coups de ciseaux, sauf pour les haies, ça va de soi.

Certains arbustes, comme les potentille­s, les seringats, les cornus, s’ils ont été particuliè­rement négligés, peuvent être taillés de façon draconienn­e en les rabattant à 10 à 15 centimètre­s du sol. Cette technique se nomme le recépage. Toutefois, attention, pour les arbustes à floraison printanièr­e, attendez que les fleurs soient fanées avant de les tailler, afin d’en profiter.

Quant aux arbres, s’ils ont été bien choisis — c’est-à-dire le bon arbre au bon endroit — et qu’ils ont été bien formés au départ, peu d’interventi­ons devraient être nécessaire­s, à part éliminer les branches mortes, endommagée­s ou nuisibles. Certains arbres perdent beaucoup de sève s’ils sont émondés avant le débourreme­nt; il est donc préférable d’attendre que leurs feuilles soient déployées. C’est le cas des érables, bouleaux, tilleuls, saules, peupliers, noyers et ormes.

En outre, sur le site du Jardin botanique de Montréal se trouvent de l’informatio­n pratique et des dessins qui aident à visualiser et à comprendre la taille : espacepour­lavie.ca/tailledes-arbres-et-des-arbustes-ornementau­x. Pour les arbres fruitiers, si la taille n’a pas encore été réalisée, elle peut être pratiquée jusqu’à l’ouverture des bourgeons, selon Guy Langlais et Jean Richard, auteurs du livre La taille des arbres fruitiers, publié chez Broquet. Un excellent livre que je recommande pour la clarté de ses informatio­ns. On y apprend, entre autres — et c’est particuliè­rement intéressan­t pour les gens qui cultivent dans de petites cours —, que plus la taille est effectuée tard en saison, plus la vigueur de l’arbre est diminuée.

Au jardin cette semaine

Voici quelques conseils supplément­aires pour le jardin cette semaine. Avant d’entrer dans les plates-bandes ou le potager, il est préférable d’attendre que le sol s’assèche afin d’éviter sa compaction. Même chose pour la pelouse, qui doit aussi s’être asséchée avant de la racler, pour éviter de l’endommager. La rénovation de cette dernière, si nécessaire, se fera entre la mi-mai et la mi-juin.

Jusqu’à la mi-mai, on plante les végétaux à racines nues : ils ont l’avantage de coûter moins cher, toutefois la sélection est très restreinte. On retrouve sur le marché surtout des cèdres pour les haies et des rosiers.

Pour les gens qui ont des arbres fruitiers, il sera bientôt temps de faire un traitement à l’huile pour contrôler les ravageurs. Le traitement se fait quand la températur­e atteint 10°C et avant que les bourgeons ne soient ouverts.

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 ?? PHOTOS LISE GOBEILLE ?? La plupart des petits bulbes printanier­s ont la faculté de se pérenniser et de former de belles colonies qui ensoleille­nt le jardin dès les premières douceurs. Ici, une colonie de gloire des neiges.
PHOTOS LISE GOBEILLE La plupart des petits bulbes printanier­s ont la faculté de se pérenniser et de former de belles colonies qui ensoleille­nt le jardin dès les premières douceurs. Ici, une colonie de gloire des neiges.
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Colonie de hellébores d’hiver
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Colonie de perce-neige
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Perce-neige
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