Le Devoir

Actualités › Québec doit réinvestir dans la mine Arnaud.

- ALEXANDRE SHIELDS

Toujours en mal d’investisse­urs pour démarrer la constructi­on de Mine Arnaud, un projet minier phare du Plan Nord, le gouverneme­nt Couillard a décidé d’injecter de nouveau des fonds publics dans le but d’attirer d’éventuels investisse­ments. C’est ce qu’a confirmé au Devoir Investisse­ment Québec, tout en refusant de préciser le montant.

Investisse­ment Québec et le cabinet du ministre responsabl­e du Plan Nord, Pierre Arcand, ont fait savoir mardi que le seul partenaire du gouverneme­nt dans ce projet de 850 millions de dollars, Yara Internatio­nal, «poursuit son investisse­ment » à travers des « travaux » prévus cet automne, dont «une mise à jour de l’étude de faisabilit­é ».

La firme Yara n’est toutefois pas la seule à ajouter des fonds dans ces travaux, puisque Investisse­ment Québec (IQ) a confirmé au Devoir que des fonds publics seront aussi injectés pour ces nouveaux travaux. «Investisse­ment Québec investira dans les travaux de cet automne selon sa quotepart», soit 62% du projet Mine Arnaud, a précisé la porte-parole de la société d’État, Chantal Corbeil. Quant à Yara Internatio­nal, elle doit elle aussi investir «selon sa quote-part», soit 38 % du projet.

Quel sera le montant investi par le gouverneme­nt du Québec ? «Nous ne divulguons pas cette informatio­n [le budget] », a simplement répondu Mme Corbeil.

Quelque 25 millions de dollars ont déjà été injectés par Québec dans Mine Arnaud. En théorie, Investisse­ment Québec s’est engagé à investir un maximum de 120 millions de dollars dans ce projet qui divise la population de SeptÎles depuis plus de cinq ans. Yara Internatio­nal, une multinatio­nale du secteur de l’engrais, doit elle aussi injecter 120 millions.

Pour atteindre un montant de 850 millions, Investisse­ment Québec s’est donné pour mission de recruter un partenaire en mesure d’investir au moins 160 millions, mais aussi d’exploiter la mine. Une autre tranche de 400 millions doit provenir d’un prêt contracté auprès d’institutio­ns financière­s.

Partenaire recherché

La société d’État a toutefois réitéré mardi que le gouverneme­nt n’a toujours pas trouvé de partenaire pour le développem­ent de cette mine à ciel ouvert. « Investisse­ment Québec est toujours à la recherche d’un troisième investisse­ur dans ce projet. Nous avons des discussion­s sérieuses. La mise à jour de l’étude de faisabilit­é devrait confirmer une rentabilit­é à la hausse et attirer d’autres investisse­urs», a fait valoir sa porteparol­e, Chantal Corbeil.

Mme Corbeil a également indiqué que «la constructi­on pourrait débuter en 2017 si le montage financier est complété ». Pour le moment, rien n’est toutefois acquis pour ce projet, pourtant annoncé à Sept-Îles par trois ministres du gouverneme­nt Couillard en mars 2015. Signe des difficulté­s rencontrée­s, Québec a mandaté l’an dernier une firme pour tenter de faire progresser les démarches.

En plus du financemen­t à trouver pour démarrer le projet déjà promis à la Côte-Nord, le gouverneme­nt cherche toujours des acheteurs pour la production annuelle de la mine. Yara pourrait acheter entre 40% et 50% de celle-ci, qui doit atteindre 1,3 million de tonnes de concentré. Il faut donc trouver preneur pour le reste, soit entre 650 000 et 780 000 tonnes.

Il faut dire que le contexte du marché du phosphate (l’apatite est composée de phosphate) semble pour le moins incertain pour les prochaines années. Selon les prévisions de la Banque mondiale, le prix de la tonne de phosphate pourrait passer de 118$ à 110$ entre 2017 et 2025. Or, selon Mine Arnaud, le seuil de rentabilit­é du projet se situerait à 120 $.

 ?? ALEXANDRE SHIELDS ?? Quelque 25 millions de dollars ont déjà été injectés par Québec dans Mine Arnaud, à Sept-Îles.
ALEXANDRE SHIELDS Quelque 25 millions de dollars ont déjà été injectés par Québec dans Mine Arnaud, à Sept-Îles.

Newspapers in French

Newspapers from Canada