Actualités › Québec doit réinvestir dans la mine Arnaud.
Toujours en mal d’investisseurs pour démarrer la construction de Mine Arnaud, un projet minier phare du Plan Nord, le gouvernement Couillard a décidé d’injecter de nouveau des fonds publics dans le but d’attirer d’éventuels investissements. C’est ce qu’a confirmé au Devoir Investissement Québec, tout en refusant de préciser le montant.
Investissement Québec et le cabinet du ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, ont fait savoir mardi que le seul partenaire du gouvernement dans ce projet de 850 millions de dollars, Yara International, «poursuit son investissement » à travers des « travaux » prévus cet automne, dont «une mise à jour de l’étude de faisabilité ».
La firme Yara n’est toutefois pas la seule à ajouter des fonds dans ces travaux, puisque Investissement Québec (IQ) a confirmé au Devoir que des fonds publics seront aussi injectés pour ces nouveaux travaux. «Investissement Québec investira dans les travaux de cet automne selon sa quotepart», soit 62% du projet Mine Arnaud, a précisé la porte-parole de la société d’État, Chantal Corbeil. Quant à Yara International, elle doit elle aussi investir «selon sa quote-part», soit 38 % du projet.
Quel sera le montant investi par le gouvernement du Québec ? «Nous ne divulguons pas cette information [le budget] », a simplement répondu Mme Corbeil.
Quelque 25 millions de dollars ont déjà été injectés par Québec dans Mine Arnaud. En théorie, Investissement Québec s’est engagé à investir un maximum de 120 millions de dollars dans ce projet qui divise la population de SeptÎles depuis plus de cinq ans. Yara International, une multinationale du secteur de l’engrais, doit elle aussi injecter 120 millions.
Pour atteindre un montant de 850 millions, Investissement Québec s’est donné pour mission de recruter un partenaire en mesure d’investir au moins 160 millions, mais aussi d’exploiter la mine. Une autre tranche de 400 millions doit provenir d’un prêt contracté auprès d’institutions financières.
Partenaire recherché
La société d’État a toutefois réitéré mardi que le gouvernement n’a toujours pas trouvé de partenaire pour le développement de cette mine à ciel ouvert. « Investissement Québec est toujours à la recherche d’un troisième investisseur dans ce projet. Nous avons des discussions sérieuses. La mise à jour de l’étude de faisabilité devrait confirmer une rentabilité à la hausse et attirer d’autres investisseurs», a fait valoir sa porteparole, Chantal Corbeil.
Mme Corbeil a également indiqué que «la construction pourrait débuter en 2017 si le montage financier est complété ». Pour le moment, rien n’est toutefois acquis pour ce projet, pourtant annoncé à Sept-Îles par trois ministres du gouvernement Couillard en mars 2015. Signe des difficultés rencontrées, Québec a mandaté l’an dernier une firme pour tenter de faire progresser les démarches.
En plus du financement à trouver pour démarrer le projet déjà promis à la Côte-Nord, le gouvernement cherche toujours des acheteurs pour la production annuelle de la mine. Yara pourrait acheter entre 40% et 50% de celle-ci, qui doit atteindre 1,3 million de tonnes de concentré. Il faut donc trouver preneur pour le reste, soit entre 650 000 et 780 000 tonnes.
Il faut dire que le contexte du marché du phosphate (l’apatite est composée de phosphate) semble pour le moins incertain pour les prochaines années. Selon les prévisions de la Banque mondiale, le prix de la tonne de phosphate pourrait passer de 118$ à 110$ entre 2017 et 2025. Or, selon Mine Arnaud, le seuil de rentabilité du projet se situerait à 120 $.