Le Devoir

Bombardier: Québec n’en fera pas plus, dit Anglade

- ALEXANDRE ROBILLARD à Québec

La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, n’envisage pas d’engager de nouveaux soutiens financiers dans les activités de Bombardier, dont la cote de crédit vient d’être abaissée.

Mme Anglade a déclaré mardi que le gouverneme­nt, qui a déjà pris une participat­ion de 1 milliard $US dans le programme d’avions CSeries, a déjà joué son rôle. Le gouverneme­nt québécois a lancé de nombreux appels, au cours des derniers mois, afin qu’Ottawa investisse également dans le nouveau programme de Bombardier.

Dans un point de presse à l’Assemblée nationale, avant la période des questions, Mme Anglade a pointé une nouvelle fois vers le gouverneme­nt fédéral. «Le gouverneme­nt provincial a joué son rôle avec Bombardier, on a été présents, on est toujours présents, on les accompagne, a-t-elle dit. Il faut qu’ils percent de nouveaux marchés. Maintenant il y a le gouverneme­nt fédéral qui doit également jouer son rôle. »

Lundi, le premier ministre Philippe Couillard avait refusé de préciser ses intentions concernant l’éventualit­é de nouveaux soutiens financiers de son gouverneme­nt. Aux journalist­es, mardi, Mme Anglade a répondu sans ambiguïté, en précisant que des discussion­s sont toujours en cours avec Ottawa. «Non, on n’est pas dans cette dynamiquel­à» , a-t-elle dit.

Lundi, M. Couillard avait minimisé la décision de l’agence de cotation Standard and Poor’s, qui a revu son analyse à la baisse pour Bombardier.

En Chambre, le chef caquiste François Legault a souligné que le titre de Bombardier est en baisse et que la situation de l’entreprise inquiète ses employés et fournisseu­rs. «L’investisse­ment du gouverneme­nt fédéral est crucial pour l’avenir de Bombardier, a-t-il dit. Lorsque l’Ontario a eu des difficulté­s avec l’automobile, le gouverneme­nt fédéral est arrivé rapidement à la rescousse. Pour l’aéronautiq­ue, c’est la même chose. C’est aussi important, l’aéronautiq­ue au Québec que l’automobile en Ontario. »

M. Couillard a refusé de donner des précisions sur les échanges avec le gouverneme­nt fédéral, qui a récemment converti en subvention­s des prêts destinés au secteur ontarien de l’automobile. « Je n’ai bien sûr pas de comptes à rendre à mon collègue sur mon emploi du temps, a-t-il dit. Mais ce que je lui dirais cependant, c’est que je lui parle régulièrem­ent, à M. Trudeau, à notre premier ministre de notre pays. »

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