Pas de bâillon sur la réforme de l’aide sociale
Le gouvernement ne recourra finalement pas au bâillon pour imposer sa réforme de l’aide sociale grâce à une entente conclue avec le Parti québécois et Québec solidaire.
Les partis d’opposition ont accepté de l’adopter au plus tard le 24 novembre prochain, à condition notamment que les conséquences de la réforme soient évaluées par une commission deux ans après son implantation. Ils ont aussi obtenu que le projet de loi précise qu’il cible seulement les gens qui demandent l’aide sociale pour la première fois et non pas l’ensemble des demandeurs.
«En clair, ça veut dire qu’il n’y aura pas de bâillon, parce que le bâillon est un outil qui est utilisé lorsqu’il y a un blocage délibéré et infini», a déclaré le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, lors d’un point de presse.
Les travaux sur le projet de loi 70 s’éternisaient en commission parlementaire autour d’un article portant sur les sanctions imposées aux prestataires récalcitrants. Incapables de soutenir le principe des sanctions, le Parti québécois et Québec solidaire multipliaient les propositions d’amendements ces derniers mois. Or, le gouvernement libéral a menacé de forcer l’adoption du projet de loi si le blocage persistait.
«On savait qu’un bâillon était imminent», a déclaré la députée solidaire Françoise David mercredi. « Déjà que le gouvernement impose beaucoup dans sa loi, nous ne voulions pas être contraints de voter contre le projet de loi en bâillon sans pouvoir obtenir des gains supplémentaires pour les gens », a quant à lui fait valoir le député péquiste responsable du dossier, Dave Turcotte.