Le Devoir

La venue d’investisse­urs étrangers pourrait profiter à Montréal

- KARL RETTINO-PARAZELLI

Rien ne permet de croire que les investisse­urs étrangers qui ont enflammé le marché immobilier de Vancouver se tourneront maintenant vers Montréal. Et même s’ils le faisaient, leur arrivée pourrait être bénéfique pour le marché de la métropole, révèle une note économique publiée mercredi par Desjardins.

Au moment de l’entrée en vigueur, le 2 août dernier, de la nouvelle taxe de 15% imposée par la Colombie-Britanniqu­e sur les transactio­ns immobilièr­es effectuées par des étrangers, les analystes se sont immédiatem­ent demandé si ces investisse­urs, pour la plupart asiatiques, seraient tentés de migrer vers Toronto, et dans une moindre mesure vers Montréal.

La nouvelle étude de Desjardins apaise les craintes en soulignant que «les statistiqu­es du mois d’août n’indiquent pas un déplacemen­t de la demande vers ces marchés, qui ont maintenu un rythme habituel».

«Les inquiétude­s pour Montréal ne sont pas justifiées», écrit plus loin l’économiste Hélène Bégin, tout en admettant qu’il faudra garder à l’oeil les données des prochains mois pour se prononcer sur un possible impact.

«Même si une partie des étrangers déplaçaien­t leurs achats vers Montréal, aucune flambée des prix ne serait à prévoir, ajoute-t-elle. Le marché des copropriét­és affiche un surplus considérab­le dans plusieurs secteurs et des ventes rapides pourraient même être souhaitabl­es pour favoriser un retour à l’équilibre.»

À preuve, les plus récentes données de la Fédération des chambres immobilièr­es du Québec indiquent que le marché montréalai­s de la copropriét­é en est largement un d’acheteur. On compte plus de 13 vendeurs pour un acheteur dans la région métropolit­aine, alors que le ratio est de 12,7 pour 1 sur l’île de Montréal et de 15,6 pour 1 au centre-ville.

Reprise en cours

À l’échelle du Québec, l’analyse de Desjardins indique par ailleurs que le marché de la revente reprend du mieux. « Bien que la demande ait presque terminé sa phase de reprise avec une remontée des ventes de maisons unifamilia­les et de copropriét­és, le nombre de résidences à vendre demeure important et les délais de vente restent relativeme­nt longs», précise-t-on. La progressio­n annuelle des prix demeure quant à elle stable, à environ 2 %.

« Même si le marché prend du mieux, la phase de déséquilib­re persiste, ce qui freine la constructi­on neuve», prévient l’auteure de la note.

Les mises en chantier de maisons unifamilia­les neuves sont généraleme­nt stables depuis le début de l’année, notamment en raison de l’attrait des maisons existantes, dont le prix se situe parfois sous l’évaluation municipale, «ce qui ne s’était pas vu depuis de nombreuses années».

Dans le contexte actuel, Desjardins prédit un niveau annuel de mises en chantier avoisinant 37 000 en 2016 et 37 500 l’an prochain pour l’ensemble du secteur résidentie­l, comparativ­ement à 37 926 en 2015.

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