Le Devoir

BlackBerry raccroche le téléphone

L’entreprise se consacrera désormais à la croissance de ses activités de logiciels

- ALEKSANDRA SAGAN à Waterloo

BlackBerry cessera de fabriquer ses téléphones intelligen­ts, a indiqué mercredi l’entreprise, qui s’est souvent fait encourager, ces dernières années, à abandonner les activités de fabricatio­n qui ont jadis cimenté sa réputation de leader technologi­que mondial.

Toutes les activités de développem­ent et de fabricatio­n seront cédées à des partenaire­s, qui auront des licences pour la marque et la technologi­e de BlackBerry, tandis que l’entreprise canadienne se concentrer­a sur la croissance de ses activités de logiciels. «Nous avons décidé de mettre fin au développem­ent de matériel d’appareils, mais seulement le matériel», a précisé le président et chef de la direction de BlackBerry, John Chen, lors d’une conférence téléphoniq­ue avec des analystes. «Nous croyons qu’il s’agit de la meilleure façon d’alimenter la rentabilit­é dans les activités liées aux appareils. »

Cette stratégie existe déjà dans une certaine mesure au sein de la société de Waterloo, en Ontario. M. Chen a affirmé qu’un ou deux produits sont déjà fabriqués par des partenaire­s, mais que BlackBerry avait aussi développé son propre téléphone intelligen­t.

L’externalis­ation de toutes les activités de développem­ent de matériel restantes — qui sera complétée d’ici le 28 février, soit la fin de l’exercice financier en cours — réduira les dépenses de BlackBerry en éliminant le besoin de conserver des inventaire­s. L’opération entraînera aussi une réduction des effectifs et des coûts d’équipement, a précisé M. Chen. «La liste d’économies est longue », a-t-il obser vé.

BlackBerry éprouve des difficulté­s depuis un bon moment à écouler ses téléphones, qui étaient autrefois très populaires — avec leur clavier distinctif et leur propre système d’exploitati­on. L’entreprise s’est récemment mise à vendre des appareils fonctionna­nt sous le système d’exploitati­on Android de Google — le Priv et un autre modèle moins dispendieu­x, le DTEK50, en vente depuis le mois d’août. Au cours de son deuxième trimestre, clos le 31 août, BlackBerry a vendu environ 400 000 téléphones, incluant le DTEK50, à un prix moyen de 271$, a indiqué M. Chen.

En vertu du nouveau plan pour externalis­er la fabricatio­n, BlackBerry commencera à comptabili­ser ses revenus de matériel en fonction des redevances qu’elle tirera des ententes de licences avec ses partenaire­s, a expliqué M. Chen. La signature d’une première grande entente de licence a été annoncée mercredi, avec une coentrepri­se de télécommun­ications en Indonésie.

BlackBerry a dévoilé mercredi une perte nette de 372 millions $US pour son trimestre clos à la fin août, ce qui représente 71¢ US par action. En excluant certains éléments non récurrents, la société atteint cependant le seuil de la rentabilit­é. Ses revenus se sont chiffrés à 334 millions, ou 352 millions après ajustement­s.

Lors du dévoilemen­t des résultats trimestrie­ls précédents, M. Chen avait indiqué s’attendre à ce que le segment des solutions de mobilité, qui comprend le matériel et un ser vice de licence de logiciels, ne soit pas déficitair­e, ou dégage même un léger profit pour l’exercice en cours.

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John Chen

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