Le Devoir

› Institut de recherche sur la souveraine­té.

- PHILIPPE ORFALI

Pierre Karl Péladeau fait une apparition silencieus­e au lancement.

L’ex-chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau a effectué jeudi une première sortie publique depuis sa démission il y a près de cinq mois, à l’occasion du lancement de l’Institut de recherche sur l’autodéterm­ination des peuples et des indépendan­ces nationales (IRAI), dont il est le principal « idéateur » et donateur.

M. Péladeau avait indiqué à l’avance ne pas vouloir s’adresser aux médias au cours de l’événement. Il ne figurait pas non plus parmi la poignée de personnes qui ont pris la parole devant les quelque 200 souveraini­stes présents pour l’occasion.

À son arrivée, le teint bronzé et la barbe plus longue qu’à l’habitude, il a simplement affirmé, devant les journalist­es qui l’interpella­ient, être «très heureux d’être ici, avec des hommes et des femmes qui ont l’intention […] de faire avancer les travaux sur l’indépendan­ce».

L’IRAI se décrit comme un «laboratoir­e d’idées indépendan­t », dont le mandat sera de réaliser et de diffuser des recherches portant sur les différents phénomènes et mouvements d’indépendan­ce nationale, dont celui du Québec. Les thèmes de l’économie, mais aussi de l’environnem­ent et de la culture pourront être abordés. L’organisme apolitique et non partisan est présidé par le professeur de droit Daniel Turp.

«On veut être une institutio­n de recherche crédible, originale et influente», a notamment déclaré M. Turp.

Les trois premiers projets de recherche financés par l’IRAI examineron­t le rapport des jeunes adultes québécois par rapport à l’indépendan­ce, les processus constituan­ts pouvant mener à celle-ci, et l’économie d’un Québec indépendan­t. Les chercheurs participan­t à ces recherches proviennen­t autant du Québec que de l’étranger.

Question de financemen­t

Reste à savoir de quelle manière l’IRAI pourra, lui, financer ses activités. Si M. Péladeau avait promis la mise sur pied de l’organisme lors de la course à la direction du PQ de 2015, l’IRAI demeurera indépendan­t des partis politiques. L’institut cherche actuelleme­nt à obtenir son accréditat­ion à titre d’organisme de bienfaisan­ce auprès de l’Agence canadienne du revenu, ce qui lui permettrai­t de remettre des reçus aux fins d’impôts. «La demande a été faite en juin, et nous sommes en attente. Ce sont des délais normaux, on suit la procédure et on espère que ce sera fait d’ici décembre, a indiqué la directrice générale de l’IRAI, Geneviève Baril. M. Péladeau a fait un prêt, pour les activités de démarrage. C’est là que nous en sommes pour l’instant. »

Mme Baril n’a pas voulu préciser la valeur de ce prêt, ni si celui-ci allait éventuelle­ment devenir un don. «Nous n’allons pas révéler la nature financière des dons qui nous sont faits, a-telle précisé. C’est assez courant de ne pas dévoiler les montants. L’Idée fédérale [un groupe de réflexion fédéralist­e] ne permet pas de connaître le nom de ses donateurs. »

Alors que l’événement tirait à sa fin, des dizaines de personnes ont tenu à saluer M. Péladeau, autant d’ex-élus péquistes et bloquistes que de simples partisans. Même l’ex-vice-premier ministre de René Lévesque, de 1976 à 1984, Jacques-Yvan Morin, était présent jeudi soir, tout comme trois des candidats à la direction du PQ, c’est-à-dire Jean-François Lisée, Martine Ouellet et Paul Saint-Pierre Plamondon et des représenta­nts de Québec solidaire et Option nationale.

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