› Institut de recherche sur la souveraineté.
Pierre Karl Péladeau fait une apparition silencieuse au lancement.
L’ex-chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau a effectué jeudi une première sortie publique depuis sa démission il y a près de cinq mois, à l’occasion du lancement de l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et des indépendances nationales (IRAI), dont il est le principal « idéateur » et donateur.
M. Péladeau avait indiqué à l’avance ne pas vouloir s’adresser aux médias au cours de l’événement. Il ne figurait pas non plus parmi la poignée de personnes qui ont pris la parole devant les quelque 200 souverainistes présents pour l’occasion.
À son arrivée, le teint bronzé et la barbe plus longue qu’à l’habitude, il a simplement affirmé, devant les journalistes qui l’interpellaient, être «très heureux d’être ici, avec des hommes et des femmes qui ont l’intention […] de faire avancer les travaux sur l’indépendance».
L’IRAI se décrit comme un «laboratoire d’idées indépendant », dont le mandat sera de réaliser et de diffuser des recherches portant sur les différents phénomènes et mouvements d’indépendance nationale, dont celui du Québec. Les thèmes de l’économie, mais aussi de l’environnement et de la culture pourront être abordés. L’organisme apolitique et non partisan est présidé par le professeur de droit Daniel Turp.
«On veut être une institution de recherche crédible, originale et influente», a notamment déclaré M. Turp.
Les trois premiers projets de recherche financés par l’IRAI examineront le rapport des jeunes adultes québécois par rapport à l’indépendance, les processus constituants pouvant mener à celle-ci, et l’économie d’un Québec indépendant. Les chercheurs participant à ces recherches proviennent autant du Québec que de l’étranger.
Question de financement
Reste à savoir de quelle manière l’IRAI pourra, lui, financer ses activités. Si M. Péladeau avait promis la mise sur pied de l’organisme lors de la course à la direction du PQ de 2015, l’IRAI demeurera indépendant des partis politiques. L’institut cherche actuellement à obtenir son accréditation à titre d’organisme de bienfaisance auprès de l’Agence canadienne du revenu, ce qui lui permettrait de remettre des reçus aux fins d’impôts. «La demande a été faite en juin, et nous sommes en attente. Ce sont des délais normaux, on suit la procédure et on espère que ce sera fait d’ici décembre, a indiqué la directrice générale de l’IRAI, Geneviève Baril. M. Péladeau a fait un prêt, pour les activités de démarrage. C’est là que nous en sommes pour l’instant. »
Mme Baril n’a pas voulu préciser la valeur de ce prêt, ni si celui-ci allait éventuellement devenir un don. «Nous n’allons pas révéler la nature financière des dons qui nous sont faits, a-telle précisé. C’est assez courant de ne pas dévoiler les montants. L’Idée fédérale [un groupe de réflexion fédéraliste] ne permet pas de connaître le nom de ses donateurs. »
Alors que l’événement tirait à sa fin, des dizaines de personnes ont tenu à saluer M. Péladeau, autant d’ex-élus péquistes et bloquistes que de simples partisans. Même l’ex-vice-premier ministre de René Lévesque, de 1976 à 1984, Jacques-Yvan Morin, était présent jeudi soir, tout comme trois des candidats à la direction du PQ, c’est-à-dire Jean-François Lisée, Martine Ouellet et Paul Saint-Pierre Plamondon et des représentants de Québec solidaire et Option nationale.