Le Devoir

Les médias écrits réclament l’aide du gouverneme­nt fédéral

- MÉLANIE MARQUIS à Ottawa

Après avoir cogné à la porte de Québec, une coalition de médias écrits se tourne vers Ottawa pour réclamer une aide financière afin d’éviter de sombrer, prévenant qu’une «tempête parfaite» se profile à l’horizon.

Le comité permanent du patrimoine canadien a entendu jeudi les plaidoyers de Martin Cauchon, président directeur du Groupe Capitales Médias, Brian Myles, directeur du Devoir, et de Pierre-Paul Noreau, président et éditeur du quotidien Le Droit.

Ils sont venus plaider que le fédéral devrait « accompagne­r » les entreprise­s de presse écrite dans le processus de transition de leur modèle d’affaires, qui s’est imposé en raison de la dégringola­de des revenus publicitai­res au profit du Web.

L’aide demandée par la Coalition pour la pérennité de la presse d’informatio­n au Québec, dont sont aussi membres Hebdos Québec et TC Transconti­nental, n’en est pas une « perpétuell­e », mais bien « transitoir­e », sur une période de cinq ans, a précisé M. Myles.

Le regroupeme­nt demande notamment à Ottawa de dépoussiér­er la Loi sur le droit d’auteur afin de discipline­r les géants du Web et les agrégateur­s de contenu.

«Les pays européens sont en avance sur le Canada et les États-Unis à cet égard. Ici, on a laissé les Google, Amazon, Facebook et Apple vampiriser nos contenus et les monétiser. C’est un exode de recettes très important », a soutenu Brian Myles.

Assis à ses côtés, Martin Cauchon a plaidé que les entreprise­s de presse écrite étaient essentiell­es à la santé démocratiq­ue de la société, et que pour cette raison, l’État a le devoir de les soutenir. « C’est le rôle de l’appareil gouverneme­ntal d’intervenir pour soutenir des secteurs particulie­rs. Ici, on parle de démocratie. Pour moi, c’est une question constituti­onnelle », a tranché l’ancien ministre libéral, qui a fait l’acquisitio­n du Groupe Capitales Médias en mars 2015.

La ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, n’a pas voulu se prononcer directemen­t sur les recommanda­tions formulées par la coalition, mais elle s’est dite « prête à étudier toutes les avenues qui sont proposées par les différents intervenan­ts du milieu».

Le regroupeme­nt plaide pour une aide transitoir­e d’une durée de cinq ans

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