André Pappathomas et ses choeurs
Jusqu’à dimanche, les Journées de la culture célèbrent leur 20e anniversaire en proposant plus de 2500 activités gratuites dans près de 300 villes et villages du Québec. À la salle Wilfrid-Pelletier, le compositeur André Pappathomas propose Souffles. Dix choeurs pour un chant à créer, une oeuvre qui regroupe l’ensemble Mruta Mertsi et d’autres choeurs montréalais qui portent des répertoires provenant de pays africains, latino-américains et asiatiques, en plus du Nunavik. Souf fles est à la fois fait de traditions ancestrales, d’improvisation et de chants contemporains.
«La création est inspirée de la pensée des Journées de la culture, explique André Pappathomas. Une fois par année, la culture se présente au peuple en s’expliquant et je me suis demandé s’il était possible de réunir plusieurs peuples afin d’essayer de créer ensemble une musique, des chants qui n’auraient aucun lien géographique, historique ou religieux, mais qui s’avéreraient la recherche d’un objet vocal neuf.»
Chaque choeur propose cinq minutes tirées de son répertoire, puis il y a les entre-pièces liantes composées d’extraits littéraires des Kim Thúy, Natasha Kanapé Fontaine, Yvon Rivard, Emmanuelle Turgeon et Laure Morali, en plus des ponts sonores avec les musiciens de Mruta Mertsi et les choristes choisis parmi les 250 qui seront présents. Et il y a plus: «On a créé une grande pièce au début et on travaille encore sur une grande pièce de fin. Il s’agit d’une démarche totalement nouvelle qui permet d’arriver à une expression très pure, viscérale et humaine avant d’être culturelle», fait valoir le compositeur.
Présente à l’entrevue, Ioana German approuve. Elle est directrice musicale du choeur La Muse. « Comme immigrante, c’est très intéressant de trouver des espaces où on peut s’exprimer et apprendre des autres cultures. Il y a une certaine fierté pour chaque choriste de se sentir impliqué. Je voyais tout le monde essayer de faire partie de quelque chose de plus grand que nous. Il y a une certaine appartenance quand, par exemple, on montre notre chant roumain, mais en même temps, on se sent appartenir à toute cette universalité du monde, de la culture.»
André Pappathomas a aussi constaté l’enthousiasme des participants. «Dès qu’on tombe dans la question des cultures, je retrouve leur regard curieux, malgré leur culture qui est très présente en eux. On tombe dans un terrain neuf, on ne sait pas, et je retrouve cette disponibilité, cette grandeur de coeur, cet intérêt de brillance face à un geste de création qu’ils doivent porter par leur voix. Ça, ça donne toute sa raison à ce projet. »