Le Devoir

Le Soudan aurait tué des civils avec des armes chimiques

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Nations unies — Amnesty Internatio­nal a accusé jeudi les forces gouverneme­ntales soudanaise­s d’avoir procédé cette année à plusieurs attaques chimiques qui ont tué des civils dans l’ouest du pays, des allégation­s fermement rejetées par Khartoum. Dans un rapport, l’ONG affirme qu’au moins une trentaine d’attaques à l’arme chimique ont été perpétrées entre janvier et septembre sur des villages de la région du Djebel Marra, au Darfour, dans le cadre d’une vaste campagne militaire contre les rebelles. Le rapport d’Amnesty comprend des images d’enfants souffrant de brûlures chimiques, d’images satellite de villages détruits et de personnes déplacées, des extraits d’entretiens avec plus de 200 survivants et des analyses d’experts en armes chimiques. Il « rassemble des preuves de l’utilisatio­n répétée ces huit derniers mois de ce qui apparaît être des armes chimiques contre des civils, y compris de très jeunes enfants, par les forces soudanaise­s dans une des régions les plus isolées du Darfour», indique l’ONG. Dans un communiqué, Amnesty estime qu’« entre 200 et 250 personnes ont pu mourir d’une exposition aux agents chimiques, pour beaucoup, voire pour la plupart, des enfants». «Le rapport d’Amnesty est incorrect, a réagi le porte-parole de l’armée soudanaise, Ahmed Khalifa al-Shami, contacté par l’AFP. La situation sur le terrain ne nécessite pas des bombardeme­nts intensifs dans la mesure où il n’y a plus de réelle présence des rebelles. Nos troupes ont par ailleurs reçu l’ordre clair de ne pas viser les rebelles s’ils se trouvent dans des villages ou secteurs habités par des civils.»

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