Le Devoir

Briguer Saint-Laurent n’est « pas sérieux », tranche Martine Ouellet

La candidate a nié avoir enfreint les règles de la course à la chefferie en envoyant un courriel promotionn­el à des membres du parti

- MARIE VASTEL Correspond­ante parlementa­ire à Ottawa

Martine Ouellet attendra 2019 pour tenter de rejoindre le Bloc québécois à temps plein et se faire élire à la Chambre des communes. Et ce, même si une élection partielle est à prévoir dans la circonscri­ption de Saint-Laurent à Montréal.

«Saint-Laurent, ce n’est pas sérieux», a rétorqué Martine Ouellet à l’idée de briguer une élection partielle dans la circonscri­ption laissée vacante par Stéphane Dion. «Il n’y a pas vraiment de chance de gagner dans le comté de SaintLaure­nt, pour le Bloc québécois», a fait valoir la candidate à la chefferie, lors de son premier point de presse au Parlement fédéral. Le Bloc y avait reçu 4,6% d’appuis à l’élection de 2015, quatrième sous l’écrasante victoire de Stéphane Dion, élu avec 62 % des voix.

«De toute façon, je veux terminer mon mandat à l’Assemblée nationale. J’ai dit que je ne souhaitais pas provoquer d’élections partielles. Mon mandat se termine en 2018», a argué Martine Ouellet.

Course contestée

L’aspirante chef était à Ottawa lundi pour annoncer qu’elle avait l’appui de trois nouveaux députés. Mais au même moment, sa candidatur­e était contestée par l’avocat du parti, Louis Demers. Ce dernier, qui songeait à se porter candidat si la course était reportée à 2018, s’inquiète du fait que Mme Ouellet ait envoyé un courriel promotionn­el à des membres du parti. Les candidats à la chefferie n’ont accès à la liste de membres du Bloc qu’après avoir remis leur bulletin de candidatur­e dûment rempli. «Ces courriels ont été envoyés à même une liste que son organisati­on savait nécessaire­ment avoir été illégaleme­nt obtenue, d’une façon ou d’une autre, et qu’elle n’avait aucun droit d’agir de la sorte», dénonce M. Demers sur son blogue, en appelant le président de la course Pierre Bouchard à annuler l’élection prévue.

Pas question, a répondu M. Bouchard au Devoir. Le Bloc a mené des vérificati­ons et « conclut à un non-lieu». L’équipe de Martine Ouellet affirme avoir mis en commun ses listes de contacts indépendan­tistes colligées au fil des années. La liste des membres du Bloc n’a pas été téléchargé­e au cours du dernier mois, a rapporté M. Bouchard. «On ne peut pas aller plus loin, a-t-il avoué. On ne peut se baser sur rien pour trancher.»

Mme Ouellet a nié, lundi, avoir enfreint les règles de la course à la chefferie. Interrogée à savoir si l’un des députés qui l’appuient pourrait avoir fourni une liste de membres, elle a répliqué que ce n’était pas le cas «à [sa] connaissan­ce». Son équipe s’est en outre engagée à ne plus envoyer de courriel aux bloquistes, sans envoyer le message d’abord au parti afin qu’il l’expédie lui-même aux membres, comme le stipulent les règles de la course.

Les députés Monique Pauzé, Michel Boudrias et Simon Marcil ont annoncé lundi leur appui à Martine Ouellet, ajoutant leurs noms à ceux de Marilène Gill, Xavier Barsalou-Duval et Gabriel Ste-Marie. Trois autres élus doivent rester neutres — Mario Beaulieu est président du parti; Rhéal Fortin, chef intérimair­e; et Louis Plamondon, président du caucus. Seul Luc Thériault s’est montré critique à l’endroit de Mme Ouellet.

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