Le milieu des affaires réserve ses réactions
Le milieu des affaires a réagi avec prudence lundi à l’annonce de la création du Conseil canado-américain pour l’avancement des femmes entrepreneures et chefs d’entreprise, qui doit servir à «favoriser la croissance des entreprises dirigées par des femmes », selon la déclaration commune de Donald Trump et Justin Trudeau.
La majorité des entrepreneures et des associations de femmes d’affaires que Le Devoir a contactées n’ont pas souhaité commenter la nouvelle, d’autant que tous les détails du conseil n’ont pas encore été révélés. La participation de la présidente du conseil d’administration d’Investissement Québec, Monique Leroux, a été confirmée. «Il nous reste du travail à faire — c’est vrai au Canada, c’est vrai aux États-Unis — sur l’importance de soutenir l’entrepreneuriat féminin par un accès au capital, la mise en place de réseaux et par une forme de “coaching” », a expliqué cette dernière, qui a fait part de ses préoccupations au gouvernement Trump.
Monique Leroux est accompagnée de quatre Canadiennes, qui travailleront avec cinq autres femmes d’affaires américaines dans le cadre de cette initiative. Les Canadiennes Annette Verschuren, présidente et chef de la direction de NRStor, et Dawn Farrell, de TransAlta, font notamment partie du comité. « On est très, très engagées, les dix femmes qui sont autour de la table. On se connaît, on s’entend bien», a souligné Mme Leroux.
« Juste le fait d’en parler, moi, je pense que ça envoie un message clair, surtout venant des chefs d’État des États-Unis et du Canada », a aussi déclaré Déborah Cherenfant, fondatrice de la plateforme d’échange Mots d’Elles.
Briser les barrières
Le président américain est cependant mal placé, à son avis, pour s’associer à ce genre d’initiative. Et puis, le conseil devra penser «à diverses initiatives pour briser les barrières pour toutes les femmes», peu importe leur statut socioéconomique, at-elle souligné.
L’Effet A, qui aura offert des formations à plus de 1000 femmes en 2017, n’a pas souhaité réagir à l’annonce. Son cofondateur, John Gallagher, a néanmoins fait l’éloge d’une plus grande présence féminine sur le marché du travail. « Les femmes amènent une façon différente d’influencer la culture corporative, ne serait-ce que dans leur capacité de gérer le risque, à moyen et à long terme, a-t-il illustré. Les femmes ne sont pas une minorité: ce sont 50% de la population. Ne serait-ce qu’en atteignant l’équité salariale, on ferait un bond de plusieurs milliards dans le PIB. »