Le Devoir

Le milieu des affaires réserve ses réactions

- MARIE-MICHÈLE SIOUI

Le milieu des affaires a réagi avec prudence lundi à l’annonce de la création du Conseil canado-américain pour l’avancement des femmes entreprene­ures et chefs d’entreprise, qui doit servir à «favoriser la croissance des entreprise­s dirigées par des femmes », selon la déclaratio­n commune de Donald Trump et Justin Trudeau.

La majorité des entreprene­ures et des associatio­ns de femmes d’affaires que Le Devoir a contactées n’ont pas souhaité commenter la nouvelle, d’autant que tous les détails du conseil n’ont pas encore été révélés. La participat­ion de la présidente du conseil d’administra­tion d’Investisse­ment Québec, Monique Leroux, a été confirmée. «Il nous reste du travail à faire — c’est vrai au Canada, c’est vrai aux États-Unis — sur l’importance de soutenir l’entreprene­uriat féminin par un accès au capital, la mise en place de réseaux et par une forme de “coaching” », a expliqué cette dernière, qui a fait part de ses préoccupat­ions au gouverneme­nt Trump.

Monique Leroux est accompagné­e de quatre Canadienne­s, qui travailler­ont avec cinq autres femmes d’affaires américaine­s dans le cadre de cette initiative. Les Canadienne­s Annette Verschuren, présidente et chef de la direction de NRStor, et Dawn Farrell, de TransAlta, font notamment partie du comité. « On est très, très engagées, les dix femmes qui sont autour de la table. On se connaît, on s’entend bien», a souligné Mme Leroux.

« Juste le fait d’en parler, moi, je pense que ça envoie un message clair, surtout venant des chefs d’État des États-Unis et du Canada », a aussi déclaré Déborah Cherenfant, fondatrice de la plateforme d’échange Mots d’Elles.

Briser les barrières

Le président américain est cependant mal placé, à son avis, pour s’associer à ce genre d’initiative. Et puis, le conseil devra penser «à diverses initiative­s pour briser les barrières pour toutes les femmes», peu importe leur statut socioécono­mique, at-elle souligné.

L’Effet A, qui aura offert des formations à plus de 1000 femmes en 2017, n’a pas souhaité réagir à l’annonce. Son cofondateu­r, John Gallagher, a néanmoins fait l’éloge d’une plus grande présence féminine sur le marché du travail. « Les femmes amènent une façon différente d’influencer la culture corporativ­e, ne serait-ce que dans leur capacité de gérer le risque, à moyen et à long terme, a-t-il illustré. Les femmes ne sont pas une minorité: ce sont 50% de la population. Ne serait-ce qu’en atteignant l’équité salariale, on ferait un bond de plusieurs milliards dans le PIB. »

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Monique Leroux

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