Le Devoir

La croissance dans la zone euro tient bon malgré les risques

- CÉLINE LE PRIOUX

Bruxelles — La croissance économique de la zone euro devrait rester solide, malgré des « risques exceptionn­els » dus à l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, au Brexit et aux élections prévues dans différents pays de l’UE, estime lundi la Commission européenne.

Dans ses prévisions d’hiver, l’exécutif européen table désormais sur une croissance de la zone euro de 1,6% en 2017 et 1,8% en 2018, après 1,7% en 2016. Le 9 novembre dernier, lors de ses prévisions d’automne, la Commission avait tablé sur une croissance de 1,5% en 2017 et 1,7% en 2018 pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

Pour l’ensemble de l’UE, l’exécutif européen table désormais sur une croissance de 1,8% en 2017 et 2018, contre 1,9% en 2016. Dans ses prévisions d’automne, il s’attendait à 1,6 % en 2017 et 1,8 % en 2018, contre 1,8% en 2016, dans les 28 pays de l’UE.

«Après avoir démontré, l’an dernier, sa capacité à tenir bon face aux problèmes mondiaux, l’économie européenne devrait poursuivre sa reprise cette année et l’année suivante», estime la Commission dans un communiqué. «Pour la première fois depuis près de dix ans [depuis la crise financière], les économies de tous les États membres de l’UE devraient croître sur l’ensemble de la période de prévision [2016, 2017 et 2018] », souligne-t-elle.

Mise en garde

«Toutefois, les perspectiv­es sont plus incertaine­s qu’à l’accoutumée », précise-t-elle. Et de citer dans l’ordre parmi « les risques exceptionn­els » : «les intentions encore à clarifier de la nouvelle administra­tion aux États-Unis dans les domaines clés, les nombreuses élections qui doivent avoir lieu en Europe cette année et le début des négociatio­ns avec le RoyaumeUni pour sa sortie de l’UE».

Des élections doivent avoir lieu aux Pays-Bas en mars, puis en mai-juin en France et en septembre en Allemagne. Dans chacun de ces pays, les partis pro-européens pourraient afficher des scores moins bons que par le passé.

Pour la Grande-Bretagne, la Commission a rehaussé de façon importante ses prévisions de croissance pour 2017 à 1,5%, contre 1% prévu précédemme­nt. Elle les a en revanche laissées inchangées pour 2018: 1,2%. En 2016, la croissance était de 2%, selon l’exécutif européen.

«La reprise économique se poursuit, en Europe, pour la cinquième année consécutiv­e. En ces temps incertains, il est cependant important que les économies européenne­s demeurent compétitiv­es et capables de s’adapter aux changement­s de circonstan­ces», a estimé Valdis Dombrovski­s, vice-président de la Commission européenne. «La croissance tient bon […]. Pourtant, avec de tels niveaux d’incertitud­e, il importe plus que jamais que nous utilisions tous les instrument­s politiques pour soutenir la croissance », a ajouté de son côté Pierre Moscovici, commissair­e européen chargé des Affaires économique­s et financière­s.

Emploi

Côté chômage, la Commission européenne est légèrement plus optimiste dans ses prévisions d’hiver que dans celles de l’automne : elle table désormais sur un taux de 9,6% en 2017 et 9,1% en 2018, après 10 % en 2016. Le 9 novembre dernier, elle tablait sur un taux de 9,7% en 2017 et 9,2% en 2018, contre 10,1 % en 2016.

Selon les prévisions d’hiver de la Commission, le taux d’inflation dans la zone euro se rapprocher­a encore davantage de l’objectif de 2% fixé par la BCE. L’exécutif européen table en effet désormais sur un taux de 1,7% en 2017 et 1,4% en 2018, contre 0,2% en 2016. Dans ses prévisions d’automne, il prévoyait un taux de 1,4% en 2017, comme en 2018, contre 0,3 % en 2016.

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EMMANUEL DUNAND AGENCE FRANCE-PRESSE Pierre Moscovici, commissair­e européen aux Affaires économique­s et financière­s

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