Le Devoir

Le Conseil de sécurité condamne à l’unanimité le tir de missile

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Nations unies — Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné lundi à l’unanimité le tir de missile effectué dimanche par la Corée du Nord et menacé de «prendre de nouvelles mesures significat­ives » contre Pyongyang.

Les quinze pays membres du Conseil, y compris la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, ont approuvé un texte proposé par les ÉtatsUnis affirmant que le test de missile constituai­t une « grave violation » des résolution­s de l’ONU. « Il est temps que la Corée du Nord rende des comptes, non en mots, mais en actes», ont écrit les quinze pays.

Le Conseil de sécurité s’était réuni d’urgence à la demande des États-Unis, du Japon et de la Corée du Sud, au lendemain d’un nouveau tir de missile balistique par la Corée du Nord destiné, selon Séoul, à tester la réaction du nouveau président américain Donald Trump.

Ce dernier a promis dans l’après-midi de répondre à la Corée du Nord. «La Corée du Nord est, bien sûr, un gros, gros problème. Nous nous en occuperons très fortement», avait déclaré M. Trump lors d’une conférence de presse commune à la Maison-Blanche avec le premier ministre canadien, Justin Trudeau.

Les résolution­s de l’ONU interdisen­t à Pyongyang tout programme nucléaire ou balistique. Depuis le premier essai nucléaire nord-coréen de 2006, le régime a essuyé six volées de sanctions qui ne l’ont pas convaincu d’abandonner ses ambitions militaires. «Les dirigeants nord-coréens doivent se conformer à leurs obligation­s internatio­nales et [s’engager dans] la voie vers la dénucléari­sation », a condamné avant la réunion le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, appelant la communauté internatio­nale «à gérer cette situation de manière unie ».

Des sanctions

L’ambassadeu­r du Japon Koro Bessho a estimé qu’imposer des sanctions était crucial pour que la Corée du Nord change de comporteme­nt mais que cela «prenait du temps». « Nous devons continuer à faire pression. Nous ne cherchons pas une solution militaire. »

Le ministère américain de la Défense a assuré toutefois que les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon disposaien­t ensemble des moyens nécessaire­s pour intercepte­r, le cas échéant, des missiles balistique­s semblables à celui testé dimanche. «Nous avons un système intégré que nous utilisons avec nos alliés, qui peut défendre le territoire américain métropolit­ain, l’Alaska, aussi bien que […] le Japon et la Corée du Sud », a fait valoir le porte-parole du Pentagone, Jeff Davis.

Les États-Unis cherchent en outre à installer en Corée du Sud le système anti-missiles THAAD, mais Séoul n’a toujours pas réussi à déterminer l’endroit où le système sera installé.

La France a de son côté appelé à ce que les sanctions soient véritablem­ent appliquées. «Cela veut dire aussi que la partie européenne travaille sur des mesures supplément­aires», a déclaré l’ambassadeu­r français François Delattre.

En 2016, Pyongyang a mené deux essais nucléaires et tiré une vingtaine de missiles dans sa quête des technologi­es qui mettraient le territoire américain à sa portée. Le dernier engin a été tiré dimanche de l’ouest de la Corée du Nord. Il a parcouru environ 500 kilomètres avant de tomber en mer du Japon, selon le ministère sud-coréen de la Défense.

Selon KCNA, il s’agit d’un «missile sol-sol de moyenne à longue portée Pukguksong-2», alimenté par du combustibl­e solide. Cela raccourcit le temps de ravitaille­ment comparé au combustibl­e liquide, a expliqué Yun Duk-Min, analyste à l’Institut des affaires étrangères et de la sécurité de Séoul.

Ces missiles sont ainsi plus difficiles à détecter avant leur lancement, a-t-il ajouté.

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