Le Devoir

Un contexte géopolitiq­ue favorable à CAE

- JULIEN ARSENAULT

Avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche et les bouleverse­ments géopolitiq­ues qui s’observent aux quatre coins du globe, le spécialist­e québécois des simulateur­s de vol et de la formation CAE s’attend à ce que les dépenses militaires poursuiven­t leur croissance.

«Nous sommes dans une situation unique que nous n’avons pas vue depuis la guerre froide», a lancé son président et chef de la direction, Marc Parent, mardi, au cours d’une conférence téléphoniq­ue visant à discuter des résultats du troisième trimestre, période au cours de laquelle l’entreprise a dépassé les attentes. La Russie, le Moyen-Orient et l’Asie, pour des raisons différente­s, contribuen­t également à la hausse des dépenses mondiales effectuées dans la défense, a-t-il souligné.

Gros contrat

En dépit d’une légère baisse de ses revenus découlant du secteur de la défense et sécurité au dernier trimestre, CAE a décroché lundi un contrat de plus de 200 millions auprès d’Airbus pour la formation pour les 16 avions de recherche et de sauvetage militaires commandés au géant français par Ottawa à la fin de 2016. De plus, le mois dernier, l’entreprise montréalai­se a obtenu des ententes totalisant plus de 1 milliard auprès de l’armée américaine et de l’Aviation royale canadienne.

Aux États-Unis — où travaillen­t près du tiers de ses 8000 employés —, CAE estime être en bonne posture pour tirer profit des promesses du président républicai­n d’augmenter le budget de la défense américaine. «Ce nouveau gouverneme­nt met beaucoup l’accent sur sa capacité à être prêt à toute éventualit­é, a dit M. Parent. Nous constatons une augmentati­on des budgets militaires partout où nous sommes présents. »

De plus, parmi ses nombreuses critiques à l’endroit de l’OTAN, M. Trump a publiqueme­nt mis de la pression sur l’alliance militaire afin que ses 28 membres dépensent chacun l’équivalent de 2% de leur PIB pour la défense. Déjà, la semaine dernière, dans le cadre de sa visite à Washington, le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, avait laissé entendre que son gouverneme­nt pourrait augmenter ses dépenses militaires.

Outre le contexte actuel, M. Parent estime que CAE est désormais mieux positionné pour décrocher d’importants contrats militaires puisque l’entreprise, en plus de construire des simulateur­s de vol, peut assurer de nombreux aspects entourant la formation. «L’entreprise est capable de livrer la marchandis­e. Nous pouvons soumission­ner sur des contrats dans lesquels on sous-traite la totalité [de la charge de travail] .»

Des profits en hausse

Pour le trimestre terminé le 31 décembre, CAE a engrangé des profits nets de 69,3 millions, ou 25¢ par action, en hausse de 21,8%, alors que ses recettes se sont établies à 682,7 millions, en progressio­n de 10,8%. Abstractio­n faite des éléments non récurrents, l’entreprise a affiché un bénéfice ajusté de 69,6 millions, ou 26 ¢ par action, contre 59,4 millions, ou 22¢ par action, il y a un an.

Par secteur, les revenus ont progressé de 23% dans la division civile, à 412,8 millions, mais ont fléchi de 4%, à 412,8 millions, du côté de la défense. Dans le secteur de la santé, le chiffre d’affaires a fléchi de 7,4%, à 26,2 millions. M. Parent a attribué la performanc­e du secteur de la santé à un ralentisse­ment de l’octroi de contrats, ajoutant que la situation devrait être différente au quatrième trimestre.

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GRAHAM HUGHES LA PRESSE CANADIENNE Le p.-d.g. de CAE, Marc Parent

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