Le Devoir

Bergevin La balle est dans le camp des joueurs

- JEAN DION

Marc Bergevin estime avoir frappé «un coup de circuit » en embauchant la « superétoil­e» Claude Julien à titre d’entraîneur-chef du Canadien de Montréal et, foi du directeur général, celui-ci saura se débrouille­r avec les instrument­s du bord.

Au lendemain du congédieme­nt de Michel Therrien, Bergevin a nettement laissé entendre mercredi que la formation présente du Canadien «a les outils nécessaire­s» pour renouer avec le succès après une période difficile et qu’il n’est pas question d’hypothéque­r l’avenir de l’équipe pour régler des problèmes à court terme.

Les jeunes resteront

«Donner des jeunes comme [le défenseur de 18 ans Mikhail] Sergachev pour un “fix”, ça n’arrivera pas. Je vais toujours regarder pour améliorer l’équipe, mais si le prix à payer ce sont nos jeunes qui vont être dans l’organisati­on pour 1015 ans, je ne le ferai pas. Qu’on ne s’attende pas à une grosse transactio­n. Si le prix descend et que quelque chose de raisonnabl­e s’offre à l’organisati­on à court terme et à long terme, je vais le faire. Sinon, il ne se passera rien. Je veux être clair làdessus », a déclaré Bergevin lors d’une conférence de presse au Complexe Bell de Brossard.

Remercié par les Bruins de Boston la semaine dernière, Julien, a-t-il poursuivi, est «l’homme de la situation» à Montréal alors qu’on vise à «remettre l’équipe sur les rails» après un début de saison étincelant suivi d’un passage à vide qui s’étire. L’homme de l’avenir, aussi, puisque le nouvel arrivé a révélé avoir accepté un contrat de cinq ans plus le reste de la présente saison.

En équipe

Et l’approche de Bergevin semble lui convenir. En conférence téléphoniq­ue depuis Boston mercredi — il ralliera Montréal jeudi —, Julien a expliqué qu’il travailler­a à apporter des « ajustement­s » dans le jeu de l’équipe plutôt que de tout chambouler.

«Nous jouerons en équipe, nous créerons un certain rythme, nous créerons de la fierté dans tous les aspects de notre jeu »,a dit Julien, qui en était à sa 10e saison à la barre des Bruins avant d’être limogé le 7 février. « Tous les ajustement­s au système de jeu, je vais les faire, mais vous ne pouvez pas arriver au milieu d’une saison et tout changer.» De toute manière, a-t-il renchéri, le Canadien forme une bonne équipe.

Bergevin a tenu à assurer que le renvoi de Therrien n’avait aucun lien avec la soudaine disponibil­ité de Julien. « Quelque chose ne fonctionna­it pas, a-t-il mentionné. Je trouvais que les gars n’offraient pas le rendement qu’ils devraient. J’ai senti que l’équipe avait besoin d’un changement, et c’est là que j’ai pris ma décision. [Il se trouve que] Claude était disponible, mais même s’il n’avait pas été là, il y avait décision à prendre et, pour moi, le moment était idéal pour la prendre. »

Bergevin, qui a eu l’occasion de côtoyer Julien lors de la Coupe du monde de hockey en septembre dernier, a confié avoir dressé une liste de candidats potentiels, mais que le nom de celui qui a déjà dirigé le Canadien entre 2003 et 2006 s’est tout de suite imposé. « Il est strict, il est juste et il est ferme », a-t-il énuméré au sujet de sa nouvelle prise, dont il se dit «très fier. Il apporte de la crédibilit­é, de l’expérience, il a déjà été ici, il a remporté une coupe Stanley ».

Hausser leur jeu

« Maintenant, a prévenu le d.g., c’est aux joueurs de hausser leur jeu d’un cran», d’autant plus que des renforts semblent improbable­s.

Julien, pour sa part, a indiqué que son intention originale consistait à attendre au printemps avant de statuer sur son avenir profession­nel. Certaines équipes de la Ligue nationale avaient manifesté un certain intérêt, a-t-il dit, mais quand Bergevin l’a appelé alors qu’il était en vacances au Vermont, les choses se sont précipitée­s.

Bergevin, qui s’est montré ému en parlant de Therrien, «un grand coach, un grand homme, avec qui j’ai pris part à plusieurs batailles et à qui je souhaite la meilleure des chances pour l’avenir», a par ailleurs déclaré qu’il n’accorde pas trop de crédibilit­é aux allégation­s voulant que le pilote ait perdu la confiance et le soutien de son gardien de but étoile, Carey Price, lors d’un incident survenu le 16 décembre dernier. Retiré du match contre les Sharks de San Jose au Centre Bell après avoir accordé quatre buts en moins de 27 minutes, Price avait, au sortir de la patinoire, dirigé un long regard vers le banc des siens.

«Ce n’est pas ce que je crois, a dit Bergevin. Mais le seul qui pourrait vous répondre est Carey. » Price, dont le jeu est plutôt erratique ces derniers temps, conserve du reste toute la confiance du d.g., qui voit en lui «le meilleur gardien au monde » et assure qu’il saura retrouver tout son aplomb.

Julien dirigera un premier entraîneme­nt de ses nouveaux protégés vendredi. Son match initial aura lieu samedi aprèsmidi contre les Jets de Winnipeg au Centre Bell.

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 ?? PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE ?? Bergevin s’est montré ému en parlant de Michel Therrien, qu’il a congédié.
PAUL CHIASSON LA PRESSE CANADIENNE Bergevin s’est montré ému en parlant de Michel Therrien, qu’il a congédié.

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