Publicités in english pour l’Université de Montréal
L’institution courtise les étudiants d’Ottawa en anglais seulement
En pleine campagne de recrutement, l’Université de Montréal courtise les étudiants d’Ottawa… en anglais seulement. L’université, qui n’offre que des programmes de langue française, a pourtant choisi l’anglais pour sa plus récente offensive publicitaire dans la capitale fédérale.
À Montréal et à Gatineau, l’UdeM s’affiche en français. Dans les cégeps anglophones, elle le fait dans les deux langues officielles. C’est néanmoins l’anglais que l’Université de Montréal a choisi d’employer pour s’adresser à de potentiels étudiants de la région d’Ottawa, dans le réseau d’autobus municipal et les bars et restaurants du centre-ville.
«Oh great, another university ad», indique la publicité, sur un ton moqueur.
Une autre publicité en anglais d’un organisme québécois, est tenté de répliquer le vice-président de l’Association des communautés francophones d’Ottawa, Alain Dupuis, lui-même diplômé en affaires publiques de l’Université de Montréal. Il ne s’explique pas la décision de son alma mater.
En décembre dernier, Tourisme Montréal avait commis une bourde semblable relativement aux célébrations du 375e de la métropole, rappelle-til. « Il semble que ce soit devenu une tendance des institutions montréalaises de s’adresser au public d’Ottawa en anglais seulement », dit-il. Dans un cas comme dans l’autre, «il s’agit d’un manque de respect envers les Franco-Ontariens».
Ce sont 40% des citoyens de la capitale qui parlent français, et 150 000 personnes ont le français comme langue maternelle à Ottawa, souligne-t-il. «Rien ne justifie donc qu’une université de langue française ne privilégie pas, au minimum, des publicités bilingues dans la capitale fédérale.» Il juge essentiel que l’université fasse amende honorable.
Cibler la clientèle anglophone
La campagne existe bel et bien en français, mais pas à Ottawa, explique la porte-parole de l’établissement, Geneviève O’Meara. «Cette décision a été prise pour attirer l’attention d’une clientèle qui n’aurait pas, en premier lieu, pensé à l’Université de Montréal pour poursuivre ses études. »
La maison d’enseignement cherchait à s’adresser aux «étudiants dont le français n’est pas la langue maternelle» avec cette campagne publicitaire, qui doit prendre fin la semaine prochaine, à quelques semaines de la date limite de réception des demandes d’admission, le 1er mars. Elle reconnaît toutefois qu’il faut comprendre le français pour étudier à l’Université de Montréal. Les travaux scolaires doivent être remis en français au premier cycle, mais des ententes peuvent être conclues avec les enseignants, aux cycles supérieurs, pour remettre les travaux dans d’autres langues.
Des activités de recrutement sont tenues régulièrement en français en Ontario, a-t-elle ajouté. Cette province compte la plus importante communauté francophone à l’extérieur du Québec, mais l’accessibilité aux études postsecondaires en français pose toujours problème dans certains secteurs.