Le Devoir

«Je ne comprends pas trop la stratégie », réagit Couillard

- ALEXANDRE ROBILLARD à Québec

Le premier ministre Philippe Couillard ne comprend pas la stratégie des juristes de l’État, qui poursuiven­t la grève alors qu’ils ont obtenu l’essentiel de leurs demandes.

M. Couillard a déclaré mercredi qu’il est « surpris » de constater que les avocats et notaires du gouverneme­nt ont voté cette semaine en faveur de la poursuite du conflit, qui dure depuis 17 semaines.

«Je ne comprends pas trop la stratégie qui est visée ici», a-t-il dit lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale, avant une réunion de ses députés.

Selon le premier ministre, les offres gouverneme­ntales répondent à l’essentiel des revendicat­ions du regroupeme­nt syndical Les avocats et notaires de l’État (LANEQ).

« Ce qui est sur la table [en ce qui concerne la rémunérati­on], sur quatre ans, ça met un équilibre total entre la situation des procureurs et des juristes de l’État, a-t-il dit. Je ne comprends pas pourquoi ces gens qu’on respecte, avec qui on travaille, que je connais moi-même, veulent rester à l’écart du travail, se priver de revenus, alors qu’ils ont

Selon le premier ministre, les offres gouverneme­ntales répondent à l’essentiel des revendicat­ions

obtenu une partie essentiell­e de leurs demandes.»

Alors que LANEQ réclame l’interventi­on du premier ministre pour dénouer l’impasse, M. Couillard s’en est remis au président du Conseil du trésor, Pierre Moreau. « Quand M. Moreau est à la table, il parle en mon nom, il parle au nom du gouverneme­nt », a-t-il dit.

M. Moreau a pour sa part annoncé qu’il divulguera publiqueme­nt, jeudi, les offres du gouverneme­nt aux juristes de l’État. Il souhaite démontrer ainsi que cette propositio­n donne aux avocats et notaires du gouverneme­nt la parité avec ce que les procureurs aux poursuites criminelle­s et pénales ont obtenu.

«Ils veulent la parité avec les procureurs de la couronne, a-t-il dit dans une mêlée de presse. Cette parité, on la donne.»

Le ministre veut également réagir aux accusation­s des représenta­nts syndicaux, qui reprochent au gouverneme­nt de tenir un double langage. «Il y a un changement de ton à l’égard de l’attitude de leurs représenta­nts à la table de négociatio­ns, a-t-il dit. Ils disent publiqueme­nt qu’ils veulent la parité, alors qu’à la table de négociatio­n ils veulent 10 pour cent sur la rémunérati­on salariale, sans égard à la rémunérati­on globale, ce qui place leur demande au-delà des procureurs de la couronne.»

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