Le Devoir

L’Accord économique et commercial global en bref

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Négocié pendant sept ans, cet épais document de plus de 1600 pages — baptisé «Accord économique et commercial global (AECG)», en anglais CETA — supprimera, selon Bruxelles, plus de 99% des droits de douane avec Ottawa.

Commerce bilatéral L’accord fera progresser de 25 % le commerce de l’Union avec le Canada, son 12e partenaire commercial, faisant croître le PIB européen d’environ 12 milliards d’euros par an (16,6 milliards $CAN). Un chiffre qui reste à comparer aux 14 600 milliards d’euros de PIB de l’UE en 2015. Une étude conjointe Canada-UE a conclu que l’entente commercial­e pourrait faire augmenter le commerce bilatéral de 20 % annuelleme­nt et hausser les revenus du Canada de 12 milliards annuelleme­nt. L’UE est le deuxième partenaire commercial du Canada, après les États-Unis, et représente près de 10% de son commerce extérieur. En 2014, les exportatio­ns canadienne­s vers l’UE se sont élevées à 39,5 milliards et ses importatio­ns, à 53 milliards.

Ce qui est exclu Parmi les exceptions au traité : certains produits agricoles, comme les viandes bovines et porcines, dans le sens Canada-UE, qui resteront soumises à des quotas.

Origines géographiq­ues L’accord fournit aussi une protection supplément­aire à 143 origines géographiq­ues spécifique­s (AOC), dont 42 françaises, comme le roquefort, le saint-nectaire ou les pruneaux d’Agen.

Accès aux contrats publics Grâce à l’AECG, les entreprise­s européenne­s auront désormais accès aux marchés publics canadiens, y compris ceux des villes et des provinces, qui gèrent une part importante des dépenses publiques. Une véritable avancée pour les Européens, qui avaient, eux, déjà accordé un large accès à leur marché aux compagnies canadienne­s.

Aliments et environnem­ent L’accord, qui concerne plus de 500 millions d’Européens et 35 millions de Canadiens, ne modifiera pas les règles européenne­s sur la sécurité alimentair­e ou la protection de l’environnem­ent, assure l’UE.

Recours contre les États Le point le plus délicat porte sur la possibilit­é donnée à une multinatio­nale investissa­nt à l’étranger de porter plainte contre un État qui adopterait une politique publique contraire à ses intérêts, afin de demander réparation. L’AECG créera un tribunal permanent, modernisé par rapport aux autres traités, composé de 15 juges profession­nels nommés par l’UE et le Canada. Toutes les auditions seront publiques et il sera possible de faire appel.

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