Affaire russe, fuites, démissions: Trump ne contient pas la crise
De nouvelles révélations indiquent que l’équipe Trump était en lien avec les renseignements russes pendant la campagne
De nouvelles révélations sur les liens étroits entre des membres de la garde rapprochée du président Trump et la Russie ont plongé une fois de plus le gouvernement américain dans l’embarras mercredi.
Alors que Donald Trump nie depuis son élection toute concertation avec le Kremlin, le New York Times a révélé mercredi que le FBI et la NSA ont intercepté des «appels nombreux et répétés» entre des proches de M. Trump, dont son ex-directeur de campagne Paul Manafort, et des responsables du renseignement russe pendant la course à la présidence.
Ces échanges téléphoniques ont été découverts par les agences de renseignement à l’automne, au moment même où elles obtenaient des éléments permettant de croire que la Russie se trouvait derrière le piratage du Comité national démocrate, selon le Times.
Bien qu’il ne semble pas qu’il y ait eu de collusion entre Moscou et l’équipe de M. Trump dans le dossier du piratage, cette proximité inquiète vivement l’appareil gouvernemental américain, et des élus de toutes les allégeances politiques ont réagi avec stupeur aux révélations.
«Qui commande?» s’est alarmé le sénateur républicain John McCain, en référence à l’apparent chaos aux plus hauts échelons du gouvernement américain.
Déjà, lundi, le conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, a été forcé de démissionner en raison de ses liens avec la Russie. Les écoutes téléphoniques de l’ambassadeur russe à Washington, Sergey Kislyak, ont également révélé que Michael Flynn lui avait parlé des sanctions américaines imposées le 29 décembre par Barack Obama, laissant entendre qu’elles pourraient être suspendues après l’alternance. Le président républicain n’a pas commenté l’affaire russe mercredi. Il a en revanche pris la parole pour dénoncer les fuites qui alimentent la presse et qui l’ont poussé à se séparer de son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn, lundi soir. «Il a été traité très, très injustement par les médias», s’est plaint le président Trump lors d’une conférence de presse avec le premier ministre israélien à la Maison-Blanche. Il a qualifié les fuites d’«actes criminels » et montré du doigt le FBI et la NSA sur Twitter.
La Maison-Blanche soutient qu’elle n’a pas poussé M. Flynn vers la sortie en raison de ses communications avec l’ambassadeur russe, mais plutôt parce qu’il n’a pas été honnête avec le vice-président Mike Pence quant au contenu de ces discussions. M. Flynn a assuré pendant des semaines qu’il n’avait pas abordé la question des sanctions imposées par Barack Obama à la Russie. Il a toutefois admis par la suite que le sujet pouvait avoir été évoqué
Vers une commission d’enquête ?
De leur côté, les démocrates
souhaitent aller plus loin et créer une commission d’enquête spéciale, comme celles chargées d’enquêter sur le Watergate ou le 11-Septembre. Les républicains s’y opposent toutefois, pour l’instant.
Il est cependant acquis que
Michael Flynn devra comparaître devant les parlementaires afin d’expliquer ses gestes. La question sur toutes les lèvres: avait-il reçu pour mission du président désigné d’envoyer un message à Moscou sur une éventuelle levée des sanctions
imposées par son prédécesseur? La Maison-Blanche a catégoriquement nié mardi l’existence d’un tel marché.