Régis Labeaume demande-t-il un « chèque en blanc » ?
Le 14 février dernier, Régis Labeaume, maire de Québec, comparaissait en commission parlementaire sur le projet de loi 122 faisant des municipalités des gouvernements de proximité. Son discours était axé essentiellement sur l’importance de retirer aux citoyens le droit au référendum. Il estime qu’il appartient aux élus de prendre les décisions quant aux orientations de développement de la ville et que ceux-ci sont élus pour ça. Pour M. Labeaume, les personnes en désaccord avec les projets mis en avant appartiennent à des groupes organisés qui ont des visées politiques.
Régis Labeaume voit les référendums comme des actes antidémocratiques; les opposants n’agiraient pas en fonction du bien commun, comme les élus le feraient, mais plutôt en fonction des intérêts de leurs propres groupes.
Même si, depuis une quinzaine d’années, il n’y a eu que cinq référendums, la seule «menace» de la part des citoyens de s’organiser pour qu’un référendum se tienne serait de trop, les promoteurs seraient déjà très bien surveillés par la Commission d’urbanisme de la Ville de même que par les élus.
Écouter les citoyens?
Tout ça laisse clairement voir que, pour M. Labeaume, il ne peut exister qu’une démocratie représentative, c’est-à-dire le vote au moment des élections. Entre-temps, il fait valoir que les citoyens ont toutes les occasions nécessaires de s’exprimer — conseil municipal, conseils d’arrondissement, conseils de quartier et consultations diverses qu’il évalue à 117 depuis 10 ans. Toutefois, les citoyens sont-ils réellement entendus lors de ces consultations, leur point de vue est-il réellement pris en considération ? On peut en douter sérieusement.
Il est impossible d’en juger, la Ville ne se sentant pas encore tenue de présenter des rapports de consultation et, au moment de faire connaître les décisions, d’indiquer ce qui a été retenu parmi les commentaires ou les suggestions des citoyens. Il est donc impossible de savoir si l’engagement citoyen est vraiment pris au sérieux par la Ville ou encore si le maire se comporte envers les citoyens comme si ceux-ci étaient des sujets et non des partenaires. La virulence des propos du maire Labeaume et le ton employé à l’égard des citoyens qui ont organisé les référendums qui ont eu lieu à Québec n’ont pu que susciter cette question.
Enfin, le faible nombre de référendums tenus depuis quinze ans à Québec a été diagnostiqué par Régis Labeaume comme un outil inutile. Pourquoi alors tant d’agressivité, tant de colère à l’égard des citoyens qui ont jugé important d’utiliser l’outil du référendum ?
Pour Régis Labeaume, il ne peut exister qu’une démocratie représentative, c’est-à-dire le vote au moment des élections