Le cinéma au Québec? De plus en plus américain…
Si la fréquentation en 2016 continue de reculer, les films étasuniens atteignent un sommet
Les films étasuniens — Comme des bêtes et Deadpool en tête — ont récolté 87 % des entrées en cinéma en 2016, un sommet depuis 1985. C’est ce que nous apprend l’Enquête sur les projections cinématographiques de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec, tout en confirmant le recul constant de la fréquentation des salles.
La fréquentation des cinémas aura donc généré au Québec 18,6 millions d’entrées l’an dernier, entraînant des revenus aux guichets de 152,5 millions de dollars, en baisse de 5 %. Le nombre de projections, 949 000 — dont 66 000 de films québécois, en baisse de 14% par rapport à 2015 —, se maintient, avec un taux d’occupation des salles de 9,6%, le niveau le plus faible depuis 1975.
Le succès des 3 petits cochons 2 n’a pas réussi à tirer le cinéma d’ici vers les cieux des tableaux statistiques. Alors que les entrées aux films québécois montaient depuis trois ans, elles redescendent en 2016 à 6,5 %, avec 1,2 million d’entrées en salle. Les recettes au guichet des films québécois sont en baisse de 22% par rapport à 2015, à 9,1 millions de dollars.
L’assistance aux films étrangers baisse également; les films français ont reculé de 9%, les britanniques de 78 %, et les canadiens de 50 %. Parmi les 50 films les plus vus au cinéma au Québec en 2016, 46 viennent des ÉtatsUnis, et quatre sont québécois : Les 3 p’tits cochons 2 (à la 14e position), Votez Bougon (35e) — tous deux réalisés par Jean-François Pouliot —, 1:54 (39e) et Brooklyn, une coproduction avec l’Irlande et la Grande-Bretagne, comptée parce qu’aussi soutenue par la SODEC. Parmi les dix films les plus vus, quatre sont des suites, et huit des versions 3D. Toujours pour ces dix longs métrages, six sont des films d’aventure et trois des films d’animation.
Embellie à venir
«Ces chiffres sont décevants effectivement, d’autant plus qu’il y avait d’excellents films québécois à l’écran l’an dernier qui ne semblent pas avoir trouvé leur public», commente Hélène Messier, présidentedirectrice générale de l’Association québécoise de la production médiatique. Est-ce un problème de distribution, de promotion, de disponibilité des écrans, d’intérêt de la part du public ou tout simplement de compétition avec des oeuvres disponibles en tout temps sur les diverses plateformes ? «Faut-il faire des promotions plus attrayantes pour attirer le public dans les salles, sensibiliser les jeunes au cinéma d’ici?» La p.-d.g. croit que l’année 2017 verra une embellie, portée par Ça sent la coupe, Pieds nus dans l’aube, Hochelaga, terre des âmes, Le trip à trois
ou les suites de De père en flic et de Bon cop, bad cop.