Un attentat fait plus de 50 morts à Bagdad
Un attentat à la voiture piégée a dévasté jeudi un secteur de Bagdad, tuant au moins 52 personnes et blessant des dizaines d’autres dans l’attaque la plus meurtrière à frapper la capitale irakienne depuis sept mois.
Cet attentat, le troisième à Bagdad en autant de jours, a été revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI), cible d’une offensive des forces irakiennes qui cherchent depuis la mi-octobre à le chasser de Mossoul, son dernier grand fief en Irak. Le premier ministre Haider al-Abadi a convoqué une réunion d’urgence des chefs de la Sécurité.
La puissante explosion s’est produite en milieu d’aprèsmidi dans une zone de concessions automobiles à Bayaa, un secteur du sud de la capitale. Des dizaines de voitures ont été détruites par le feu. Des responsables de la sécurité étaient sur place tandis que des civils bouleversés étaient à la recherche de proches.
Les équipes de secours peinaient à faire leur travail tant l’explosion avait été puissante, selon un responsable du ministère de l’Intérieur.
Le lieu de l’attaque est un terrain vague utilisé pour un marché de voitures d’occasion où des centaines de personnes attendent toute la journée de pouvoir vendre leurs voitures et discutent du prix avec des acheteurs potentiels.
Le groupe EI a revendiqué l’attaque en affirmant avoir visé «un rassemblement de chiites», dans un communiqué diffusé par son agence de propagande, Amaq.
Un attentat à la voiture piégée avait fait mardi quatre morts dans le même quartier.
Et mercredi, le groupe ÈI avait déjà revendiqué un attentat suicide dans le quartier à majorité chiite de Habibiya, dans le nord de Bagdad. Un kamikaze y avait fait exploser sa voiture piégée, tuant 11 personnes. L’attentat de jeudi est le plus meurtrier à Bagdad depuis une attaque au camion piégé revendiquée par le groupe ÉI dans le quartier de Karrada qui avait coûté la vie à 320 personnes en juillet 2016.
Depuis le lancement, le 17 octobre, de l’offensive des forces irakiennes pour reconquérir Mossoul (nord), Bagdad fait face ainsi à une recrudescence d’attentats de l’EI.
Soutenues par la coalition internationale antijihadistes dirigée par les Etats-Unis, les forces irakiennes ont repris le mois dernier la partie orientale de Mossoul après une résistance farouche des combattants du groupe ÉI.
Elles se préparent maintenant à lancer l’offensive pour reconquérir la partie occidentale, de l’autre côté du fleuve Tigre, plus densément peuplée.
Outre la lutte contre le groupe ÉI, qui s’était emparé en juin 2014 de vastes pans du territoire irakien, le pouvoir irakien est englué dans une crise politique.
Il fait face depuis 2015 à un mouvement de contestation qui réclame une amélioration des services publics, des réformes politiques et accuse la classe politique de corruption ainsi que de népotisme.