Les juristes de l’État espèrent de nouvelles offres
L’écart avec les procureurs de la Couronne serait de 5300 $ par année
Les juristes qui travaillent pour le gouvernement affirment que l’offre qu’ils ont reçue de Québec est «la moins bonne offre de toute la fonction publique ».
Le président du syndicat professionnel Les avocats et notaires de l’État québécois, Me Jean Denis, a fait le point, vendredi, au cours d’une rencontre avec la presse à Québec, au lendemain du dévoilement par le Conseil du trésor des offres qu’il a déposées à ses juristes.
Ceux-ci sont en grève depuis le 24 octobre et la négociation piétine. Ils ont décidé à 63% de poursuivre la grève, cette semaine, alors que leur fonds de grève est à sec.
Le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, affirme que les offres gouvernementales accorderaient à ces quelque 1100 avocats et notaires l’équivalent de ce qu’ont obtenu les procureurs aux poursuites criminelles et pénales — ce qu’ils revendiquent.
Mais Me Denis affirme que ses membres se sont fait offrir 1,05% d’augmentation par année, contre 2,5 % pour les procureurs de la Couronne, soit 10 % sur quatre ans.
Selon son évaluation, il s’agit d’un écart de rémunération de l’ordre de 5300$ par personne par année pour ses membres.
«Ils nous ont fait la moins bonne offre de toute la fonction publique et, en plus, ils nous ont dit qu’il leur restait une marge de manoeuvre», s’est étonné Me Denis.
Pour de nouvelles offres
Il espère donc que le ministre Moreau déposera de nouvelles offres plus généreuses, puisque, selon lui, il existe bel et bien une telle marge de manoeuvre pour mieux rémunérer les avocats et notaires travaillant dans les différents ministères et organismes. Il dit ne mettre aucune condition à la reprise des négociations.
Selon Me Denis, jusqu’ici, les quatre offres déposées par Québec étaient «tout le temps la même, mais maquillée différemment, pour laisser croire qu’il nous donnait quelque chose de plus ».
D’ailleurs, ces offres ont été rejetées à 97 %, puis 97 %, puis 96%, lors d’assemblées générales des membres tenues simultanément à Montréal et à Québec, au fil des mois.
Me Denis reproche entre autres à Québec, dans sa dernière offre, de faire passer un ajustement de l’échelle salariale de 2 % pour un avantage, alors que les syndiqués devraient payer euxmêmes cet ajustement par une baisse dans les clauses d’invalidité et de préretraite.
La principale revendication demeure la reconnaissance de leur indépendance professionnelle, de leur statut à titre d’avocat, a-t-il martelé, ajoutant toutefois qu’il n’accepterait pas non plus un traitement inférieur à celui qui est offert aux procureurs de la Couronne.