Le Devoir

La Banque de Grèce juge « urgent » un accord

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Athènes — Le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a pressé vendredi Athènes et ses créanciers de conclure un accord sur la poursuite du programme de redresseme­nt du pays pour ne pas entraver le retour à la croissance.

Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a estimé devant le Parlement que les discussion­s en ce sens pourraient être bouclées vers le 20 mars, après le retour prévu à Athènes en début de semaine prochaine des représenta­nts des institutio­ns créancière­s, UE et FMI.

La Grèce, la zone euro et le FMI sont convenus de ce retour lundi à Bruxelles après des semaines de gel des négociatio­ns sur le maintien du pays surendetté sous perfusion.

Objectif

Présentant le rapport annuel de sa banque centrale, M. Stournaras a estimé que l’objectif d’une croissance de 2,5% pour 2017, après un résultat de +0,3% en 2016, était réalisable.

«Mais la conclusion de la deuxième revue du programme grec est urgente», a-t-il insisté, soulignant aussi la nécessité de l’inclusion rapide du pays dans le programme de rachat de dettes de la Banque centrale européenne (QE).

Il a mis en garde contre les risques liés à un environnem­ent «d’instabilit­é», au vu de la série électorale en Europe et de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis.

En matière de redresseme­nt budgétaire, il a jugé que le pays devrait boucler 2016 sur un excédent primaire (hors service de la dette) d’environ 2% du PIB, au-delà de l’objectif assigné par UE et FMI, et réussir en 2017 à atteindre l’objectif d’un surplus de 1,75 % du PIB.

«L’ajustement budgétaire» assigné au pays «a été atteint à près de 90%», s’est-il félicité, pointant toutefois la surcharge fiscale infligée aux Grecs.

Après le « compromis honorable » conclu lundi à Bruxelles, «le cycle de l’austérité se referme», a pour sa part déclaré M. Tsipras, qui intervenai­t dans un débat parlementa­ire.

Mesures supplément­aires

Athènes a accepté lundi de voter à l’avance des mesures supplément­aires réclamées par le FMI pour 2019, après la fin du programme actuel.

Toutefois, le gouverneme­nt affirme qu’il ne s’agit que de rééquilibr­er la politique budgétaire, les nouvelles coupes devant être compensées par des allégement­s équivalent­s.

Athènes et les représenta­nts des créanciers doivent commencer à finaliser les détails de ces mesures la semaine prochaine.

Lors d’une réunion interminis­térielle vendredi soir sous l’égide d’Alexis Tsipras, le ministre de l’Économie Dimitris Papadimitr­iou a présenté un «plan national» pour le renforceme­nt de la croissance, qui sera présenté aux créanciers la semaine prochaine, selon un communiqué gouverneme­ntal.

Ce plan est basé sur «le changement du modèle de production » et le renforceme­nt des secteurs comme les produits de qualité agricoles, l’énergie et les transports, étant donné «la position géostratég­ique du pays, le tourisme et l’innovation», selon la même source.

La réalisatio­n de ce plan prévoit une réduction du taux de chômage de 10 points d’ici à 2020, ce taux étant actuelleme­nt le plus élevé de la zone euro, à 23 %.

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