Le géant Magna s’inquiète du protectionnisme
Aurora — Le géant canadien des pièces automobiles Magna International estime que les mesures protectionnistes semblables à celles privilégiées par le président américain, Donald Trump, représentent un risque pour l’industrieautomobile.
Selon le chef de la direction de l’entre- prise, qui dévoilait vendredi ses plus récents résultats trimestriels, toute nouvelle taxe frontalière imposée par les ÉtatsUnis nuirait à l’industrie, même s’il est encore trop tôt pour savoir ce qui va se produire.
Dans 29 pays
«L’industrie dans son ensemble tente d’obtenir tous les faits pour au moins comprendre quel pourrait être l’impact », a expliqué Don Walker lors d’une conférence téléphonique avec des analystes financiers.
«Je crois qu’il faudra attendre un moment avant de vraiment comprendre quels pourraient être les changements, quel serait leur impact, et rien ne se produira en une seule journée. Mais nous surveillons cela de près et nous sommes de toutes les discussions. »
Magna, établie à Aurora, en Ontario, exploite des activités dans 29 pays, incluant les États-Unis et le Mexique.
En soulevant certains des risques les plus importants dans son rapport financier trimestriel, le fournisseur mondial de pièces a souligné que l’industrie automobile était dépendante de l’existence de frontières ouvertes, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord. «La croissance soutenue des sentiments protectionnistes et la mise en place de mesures qui nuisent à la libre circulation des biens, services, personnes et capitaux pourraient avoir une conséquence préjudiciable sur nos activités, notre rentabilité et les résultats de nos activités», a affirmé l’entreprise.
M. Trump a indiqué qu’il voulait apporter des changements à l’Accord de libreéchange nord-américain, s’est plaint du transfert de la production des constructeurs automobiles au Mexique et a menacé d’imposer des tarifs à l’importation. Il a aussi décidé que les États-Unis ne participeraient pas au Partenariat transpacifique.
Pendant ce temps, en France, Marine Le Pen et son parti, le Front national, font campagne en promettant de sortir la France de la zone euro et de l’Union européenne.
Bénéfice de 478 millions
Magna a affiché vendredi un bénéfice de 478 millions $US, soit 1,24$US par action, pour la période composée des trois derniers mois de 2016. En comparaison, elle avait gagné 476 millions, soit 1,17 $US par action, pour le même trimestre un an plus tôt.
Les ventes trimestrielles ont totalisé 9,25 milliards, en hausse par rapport à un chiffre d’affaires de 8,57 milliards un an plus tôt.
La société a en outre haussé son dividende trimestriel, le faisant passer de 25 cents par action à 27,5 cents par action.
L’industrie automobile est dépendante de l’existence de frontières ouvertes