Le Devoir

Habemus papam

- STÉPHANE BAILLARGEO­N Le Devoir

Il fallait Paolo Sorrentino (oscarisé pour La grande bellezza) pour oser accoucher de cette série de fiction complèteme­nt hors-norme imaginant la vie et les conséquenc­es de l’élection d’un jeune pape aujourd’hui. The Young Pope, qui arrive maintenant en version française, traite de ce sujet fascinant, essentiel et richissime mais pourtant négligé depuis quelques années par les écrans ; fascinant, parce que l’institutio­n catholique qui aura bientôt deux mille ans a pesé comme pas une sur le destin du monde; essentiell­e, parce que le XXIe siècle vit un tragique retour de Dieu ; richissime, parce que de fascinante­s intrigues (politiques, spirituell­es ou sexuelles) se jouent au Vatican.

La série commence le lendemain de l’élection au trône de Saint-Pierre de Lenny Belardo, jeune cardinal américain (il entame sa quarantain­e) réputé docile, d’ailleurs probableme­nt désigné par compromis pour cette raison. Surprise! Le nouveau souverain pontife se révèle par ses diktats d’un dogmatisme sans compromis alors que lui-même semble déchiré entre la sainteté et l’athéisme.

C’est déjà tout un programme. La série complète sa très alléchante propositio­n avec une esthétique sublime (jusque dans le générique utilisant différents chefsd’oeuvre qui ont fait scandale), des dialogues puissants, un canevas multiplian­t les intrigues et puis une amusante ironie qui permet de multiplier les situations cocasses où les nonnes jouent au soccer en cornette tandis que le pape boit du coca light. The Young Pope V.F. Super écran, lundi, 21 h

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