Habemus papam
Il fallait Paolo Sorrentino (oscarisé pour La grande bellezza) pour oser accoucher de cette série de fiction complètement hors-norme imaginant la vie et les conséquences de l’élection d’un jeune pape aujourd’hui. The Young Pope, qui arrive maintenant en version française, traite de ce sujet fascinant, essentiel et richissime mais pourtant négligé depuis quelques années par les écrans ; fascinant, parce que l’institution catholique qui aura bientôt deux mille ans a pesé comme pas une sur le destin du monde; essentielle, parce que le XXIe siècle vit un tragique retour de Dieu ; richissime, parce que de fascinantes intrigues (politiques, spirituelles ou sexuelles) se jouent au Vatican.
La série commence le lendemain de l’élection au trône de Saint-Pierre de Lenny Belardo, jeune cardinal américain (il entame sa quarantaine) réputé docile, d’ailleurs probablement désigné par compromis pour cette raison. Surprise! Le nouveau souverain pontife se révèle par ses diktats d’un dogmatisme sans compromis alors que lui-même semble déchiré entre la sainteté et l’athéisme.
C’est déjà tout un programme. La série complète sa très alléchante proposition avec une esthétique sublime (jusque dans le générique utilisant différents chefsd’oeuvre qui ont fait scandale), des dialogues puissants, un canevas multipliant les intrigues et puis une amusante ironie qui permet de multiplier les situations cocasses où les nonnes jouent au soccer en cornette tandis que le pape boit du coca light. The Young Pope V.F. Super écran, lundi, 21 h