Le Devoir

Projet Montréal à la défense des petits commerçant­s

- JEANNE CORRIVEAU

Les petits commerces subvention­nent les grandes enseignes. Telle est la conclusion à laquelle est arrivé Projet Montréal en comparant les hausses de taxes que subissent cette année divers commerces.

Projet Montréal a examiné les variations de taxes de près de 40 commerces répartis dans plusieurs arrondisse­ments. Alors que plusieurs stationsse­rvice et commerces de grandes chaînes bénéficien­t de baisses de taxes pouvant aller jusqu’à 3583$, des petits commerces ont essuyé des hausses variant de 45 $ à 1641 $.

Propriétai­re du Café Sfouf, rue Ontario Est, Gaby Kassas a vu son avis d’imposition grimper de 742$. Même si elle a signé un bail de 5 ans et que ce sera le propriétai­re du bâtiment qui devra assumer la hausse, elle craint d’en faire les frais lors du renouvelle­ment du bail dans deux ans. «Je me demande dans quelle mesure on nous soutient en tant que petit commerçant, dit-elle. Je ne comprends pas. C’est injuste.» Non loin de son commerce, une station-service a vu son avis d’imposition fondre de 1187$.

Réforme réclamée

Le calcul des taxes basé sur la valeur foncière uniquement cause problème et une réforme fiscale s’impose, croit la chef de Projet Montréal, Valérie Plante. «Denis Coderre avait promis que, dans le projet de statut de métropole, il y aurait de nouveaux outils en matière fiscale. C’est un échec lamentable puisqu’il n’y a absolument rien. »

Elle suggère notamment que la Ville envisage une «taxe Robin des bois» qui permettrai­t, dit-elle, de redistribu­er le fardeau fiscal. L’administra­tion Coderre réplique que les hausses moyennes du secteur non résidentie­l se sont limitées à 0,9%. Elle a aussi mis sur pied un comité sur la fiscalité qui a recommandé l’instaurati­on d’une taxation progressiv­e. «Cette approche pourrait permettre d’apporter une aide directe aux plus petits commerçant­s», a-t-on fait valoir.

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