Le Devoir

Le Québec remonte au 6e rang mondial

- JULIEN ARSENAULT

Le Québec fait meilleure figure dans le classement annuel des meilleures juridictio­ns minières compilé par l’Institut Fraser en grimpant de deux rangs, mais cela n’a pas empêché la province de se faire doubler par le Manitoba à l’échelle nationale.

Après avoir glissé au huitième rang mondial en 2015, le Québec a effectué une remontée pour occuper la sixième position du plus récent sondage de l’organisme de réflexion, réalisé auprès des décideurs de l’industrie, dont les résultats étaient dévoilés mardi.

De gros efforts

« Ces dernières années, le Québec a fait de grands efforts pour améliorer sa compétitiv­ité et les sociétés minières en ont pris bonne note», écrit le coauteur du document de 70 pages, Kenneth Green. Après avoir occupé la position de tête de 2007 à 2009, la province avait par la suite connu des années plus difficiles, glissant notamment jusqu’en 18e position du classement en 2012.

À l’échelle mondiale, c’est la Saskatchew­an qui représente la destinatio­n la plus attrayante, selon le coup de sonde, devant le Manitoba — qui était au 19e rang en 2015. La Saskatchew­an, le Manitoba et le Québec sont les trois seules provinces canadienne­s à figurer parmi les 10 meilleures juridictio­ns minières citées par l’Institut Fraser. Le Yukon se classe au 15e rang.

L’Associatio­n minière du Québec (AMQ) a réservé un accueil en demi-teinte au sondage de l’Institut Fraser, soulignant entre autres la progressio­n du Manitoba.

Faire mieux

«On ne dit pas que le classement n’est pas bon, on dit seulement que l’on peut faire mieux,a indiqué son directeur des communicat­ions, Mathieu St-Amant, au cours d’un entretien téléphoniq­ue. Ce qui est retenu par l’Institut

Fraser pour expliquer la bonne performanc­e du Manitoba, c’est qu’il s’agit d’un bon régime fiscal, avec un octroi rapide des permis et une réglementa­tion claire.»

L’Institut Fraser souligne que 88 % des répondants ont obtenu les permis nécessaire­s à l’exploratio­n en six mois ou moins au Québec. Cela place la province au troisième rang au Canada à ce chapitre.

Mais cela ne tient pas compte des autorisati­ons pour exploiter les sites, a précisé M. St-Amant, faisant valoir que cela était beaucoup plus long à obtenir au Québec. L’AMQ estime que le gouverneme­nt Couillard pourrait mettre en avant de petits ajustement­s qui pourraient accélérer l’obtention des permis d’exploitati­on. «Les projets doivent passer par une phase de consultati­on, explique M. St-Amant. Il y a peutêtre des moments où l’on pourrait aller en médiation plutôt que de tenir des audiences publiques. C’est une option. »

Selon les plus récentes données de l’Institut de la statistiqu­e du Québec, publiées en novembre, les investisse­ments miniers se sont chiffrés à 2,5 milliards au Québec en 2015, ce qui représenta­it leur troisième déclin annuel consécutif. M. St-Amant ne s’attend pas à ce que la tendance s’inverse en 2016, mais a indiqué que l’industrie minière québécoise était plus optimiste, notamment grâce à une certaine remontée des prix de l’or et du fer.

À titre d’exemple, en début d’année, le géant sidérurgiq­ue ArcelorMit­tal avait annoncé son intention d’injecter 500 millions sur la Côte-Nord pour accroître la productivi­té de ses deux mines de minerai de fer à ciel ouvert à Fire Lake et à Mont-Wright.

L’enquête a été réalisée dans 104 juridictio­ns à travers le monde, auprès de 2700 personnes entre le 30 août et le 18 novembre 2016.

 ?? JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE ?? La mine de fer d’ArcelorMit­tal, à Fermont
JACQUES BOISSINOT LA PRESSE CANADIENNE La mine de fer d’ArcelorMit­tal, à Fermont

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