Le Devoir

Décevante croissance de l’économie américaine en 2016

À 1,6 %, il s’agit du rythme d’expansion le plus médiocre depuis 2011

- VIRGINIE MONTET

Washington — La croissance économique américaine a confirmé son rythme décevant pour les trois derniers mois de 2016 et l’ensemble de l’année dernière, Donald Trump s’apprêtant à dévoiler ses recettes pour la dynamiser.

L’expansion économique des États-Unis s’est établie à 1,9% au quatrième trimestre en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnièr­es, a indiqué le ministère du Commerce, confirmant sa première évaluation. Les analystes espéraient une révision en hausse à 2,1 %.

Sur l’ensemble de l’année 2016, la croissance a été corroborée à 1,6 % seulement contre 2,6% en 2015. C’est le rythme d’expansion le plus médiocre depuis 2011. Au total, le montant des biens et services produits par les États-Unis s’est établi à 18 565 milliards de dollars l’année dernière.

Consommati­on et investisse­ments

Au rang des bonnes nouvelles pour le dernier trimestre, les dépenses de consommati­on, qui représente­nt les deux tiers du PIB, se sont bien comportées, progressan­t de 3%. «Cela reflète une confiance des ménages», ont noté les économiste­s de Barclays. En revanche, les investisse­ments des entreprise­s, qui sont revenus modestemen­t dans le vert au dernier trimestre, restent encore timides (+3,2%), tandis que les dépenses publiques ont ralenti leur progressio­n (+0,4 %).

Le déficit commercial a pesé sur la croissance. Non seulement les exportatio­ns ont reculé (–4%), mais les importatio­ns ont augmenté de 8,5%, une distorsion qui a toutefois été exagérée par des exportatio­ns exceptionn­elles de soja au troisième trimestre liées à la sécheresse au Brésil. Au total, alors que la consommati­on a compté pour 2,05 points dans la croissance, le déficit des échanges commerciau­x a ôté 1,70 point, a précisé le ministère. Le marché immobilier a tiré son épingle du jeu, avançant de 9,6% au dernier trimestre, sa meilleure progressio­n depuis la fin de 2015.

Ambitieux

Pour 2017, à toutes mesures politiques égales, l’activité devrait s’accélérer légèrement. Mais les prévisions de la Maison-Blanche sur la santé de la première économie mondiale sont bien plus optimistes que celles de nombreuses instances économique­s. Sans tenir compte des promesses de réductions d’impôt et de relance budgétaire de Donald Trump arrivé à la MaisonBlan­che fin janvier, la Réser ve fédérale prévoit jusqu’ici une expansion modérée de 2,1% aux États-Unis cette année. La banque centrale doit toutefois réviser ces prévisions lors de sa prochaine réunion monétaire le 15 mars.

Le gouverneme­nt Trump table, lui, sur 3% de croissance en 2018 dans le projet de budget qu’il va présenter à la mi-mars. « Nous croyons que nous pouvons être compétitif­s et retrouver une croissance durable à 3%, peut-être même mieux », a récemment affirmé le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, assurant que ces prévisions étaient «tout à fait atteignabl­es ».

Les économiste­s de Moody’s, quant à eux, ont récemment relevé leurs projection­s à 2,4% en 2017 et à 2,5% en 2018, tandis que le FMI table sur 2,3 % cette année.

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