Le Devoir

ICI RDI, en français s.v.p.

L’ombudsman d’ICI Radio-Canada critique l’absence de traduction

- STÉPHANE BAILLARGEO­N

L’ombudsman d’ICI RadioCanad­a reproche à la chaîne ICI RDI d’avoir manqué à ses obligation­s en diffusant des contenus en langue anglaise sans traduction simultanée. Il trouve aussi «abusif» le recours à « de nombreux extraits » en anglais dans les reportages des réseaux publics, «même lorsqu’on y ajoute en surimpress­ion une traduction française, surtout dans un bulletin diffusé à l’heure de préparatio­n du repas du soir».

Dans sa décision rendue publique mardi, l’ombudsman Guy Gendron, lui-même ancien reporter radio-canadien, «invite le service de l’informatio­n, et en particulie­r RDI, à la vigilance et à la réflexion sur les moyens devant être mis en oeuvre pour s’assurer de minimiser les infraction­s de ce genre ».

La décision du gardien de l’éthique du diffuseur public découle d’une plainte déposée le 11 janvier 2017 par MarieFranc­e Arsenault. La téléspecta­trice se plaignait de l’absence de traduction en français de portions d’entrevues diffusées à ICI RDI. Elle pointait un reportage du National, tout en n’y voyant pas un cas unique, impression documentée ensuite par une émission de RDI Économie.

La plaignante jugeait cette situation inéquitabl­e puisque ce problème ne se produirait pas sur les chaînes anglophone­s, les extraits en français y étant immanquabl­ement traduits. M. Gendron a réservé son jugement sur cet aspect.

Négligence linguistiq­ue

L’ombudsman a fait son propre pointage dans la programmat­ion de la chaîne d’informatio­n continue en français. Il a pu citer d’autres cas de négligence­s linguistiq­ues, des extraits en anglais étant laissés tels quels, sans traduction simultanée.

L’analyse prend en compte différente­s contrainte­s de production des émissions. Guy Gendron note par exemple que la chaîne ICI RDI n’emploie qu’un seul interprète à temps plein, de 9 h à 17 h, les jours de semaine. Les conférence­s de presse à traduire en dehors de ces heures posent des problèmes de logistique et de coûts/bénéfices à gérer par le service de l’informatio­n, note l’ombudsman, mais autant que possible dans le respect des normes et des clientèles du diffuseur.

La direction de l’informatio­n a déclaré qu’elle allait «analyser cette décision et n’entend pas la commenter ».

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