Les entrées illégales augmentent au Canada
Le nombre de demandeurs d’asile qui entrent au pays de façon illégale est en croissance depuis quelques mois. Mais aucun des migrants ayant ainsi traversé la frontière en évitant les postes frontaliers n’a fait l’objet d’accusations de la part de la GRC.
Le gouvernement avait dépêché des représentants du ministère de l’Immigration, de la Gendarmerie royale (GRC) et de l’Agence des services frontaliers (ASFC) jeudi afin qu’ils fassent le point avec les médias sur l’arrivée de ces demandeurs d’asile ces derniers temps. Les autorités canadiennes ont constaté une «augmentation de la migration illégale», ont-ils confirmé.
Du début de l’année jusqu’au 21 février, 435 personnes sont entrées de façon irrégulière au Québec (290), au Manitoba (94) ou en Colombie-Britannique — évitant un poste frontalier et se faisant attraper, une fois au Canada, par la GRC, qui les remet ensuite entre les mains de l’Agence des services frontaliers du Canada.
Projections impossibles
L’ASFC n’a pas fourni de données comparables pour l’année 2016. Si elle rapporte que ces entrées ont augmenté, elle n’a pas été en mesure de quantifier cette augmentation. Les fonctionnaires ont seulement précisé que 2464 personnes sont entrées de façon illégale au pays dans ces trois mêmes provinces au cours de toute l’année 2016. Le nombre d’entrées varie d’année en année, et de mois en mois. Il est donc difficile de projeter le total d’entrées irrégulières qu’il pourrait y avoir pour l’année en cours.
Le gouvernement Trudeau martèle depuis plusieurs semaines
qu’il est conscient de l’augmentation des entrées illégales, mais qu’il est trop tôt pour statuer qu’il s’agit d’un nouveau phénomène ou pour conclure que cela découle de l’arrivée à la Maison-Blanche de Donald Trump. «Il n’y a aucune raison de croire que le changement de climat va à lui seul mener à une augmentation », a indiqué l’un des fonctionnaires à la séance d’information des médias.
Aucune arrestation
La GRC n’a «accusé personne d’avoir traversé la frontière illégalement depuis janvier». La Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés stipule que ces derniers ne peuvent être accusés avant que leur demande ait été traitée. La «majorité » des demandeurs d’asile qui sont entrés ainsi au pays récemment «ont été jugés recevables » et verront leur dossier étudié par la section de la protection des réfugiés de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.
Au Manitoba, la majorité des migrants ayant traversé des champs par un froid glacial cet hiver sont d’origine somalienne ou djiboutienne. Au Québec, ce sont plutôt des ressortissants du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, du Golfe, ou encore des Roumains.