Lac-Simon est contraint de fermer le Service de police autochtone
Àpeine deux semaines après le départ des derniers agents de la Sûreté du Québec qui patrouillaient dans son territoire, la communauté anishnabe de Lac-Simon annonce qu’elle procédera à la fermeture complète du Service de police autochtone au cours des prochaines semaines, faute de fonds.
C’est la consternation au sein de la nation Anishnabe (algonquine) de Lac-Simon: incapable de s’entendre avec Québec et Ottawa concernant un financement «adéquat» de ses forces policières, le Conseil a choisi de mettre la clé sous la porte du ser vice dès le 31 mars.
Le financement actuel est en vigueur jusqu’en mars 2018, mais cette entente ne permet de payer que deux patrouilleurs par quart de travail. Or, depuis la mort en février 2016 du policier Thierry Leroux, «un inspecteur de la Commission nationale des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a émis l’opinion que quatre policiers patrouilleurs plutôt que deux sont nécessaires en tout temps », a expliqué une conseillère syndicale du SCFP qui représente les policiers de Lac-Simon, Julie Brault.
Jointe par Le Devoir, la chef Adrienne Jérôme cachait mal sa colère. «On demande 2,8 millions pour un service de police adéquat pour notre communauté. Les gens sont heureux d’avoir leur propre service. Quand la SQ vient chez nous, c’est Québec qui paie tout, et ça coûte presque 500 000$ par mois. Faites le calcul, ce qu’on demande, c’est bien peu.»
Le respect des recommandations de la CNESST mènerait à un déficit annuel de près de 800 000 $, en plus du déficit cumulé actuel de 635 000$. « On a eu beaucoup de décès, des suicides. Les heures supplémentaires coûtent cher », explique Mme Jérôme.
Le cabinet du ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a dit «prendre acte» de la résolution du Conseil. «Cette annonce est surprenante dans le contexte où, encore mercredi, des discussions sur des propositions concrètes de financement avaient lieu avec les représentants du Conseil. » Les libéraux affirment vouloir trouver une solution.
À Ottawa, un porte-parole du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a indiqué que les discussions se poursuivaient avec le Conseil de Lac-Simon.