Le Devoir

Le PIB canadien termine l’année en force

- GÉRARD BÉRUBÉ

Une activité économique plus soutenue au dernier trimestre a permis au PIB canadien de croître plus rapidement en 2016 qu’en 2015. Les ménages ont encore sauvé la donne, appuyés par les dépenses des administra­tions publiques.

Le PIB canadien a progressé de 2,6% en rythme annualisé au quatrième trimestre, une donnée que Statistiqu­e Canada compare à la croissance de 1,9% de l’économie américaine au cours de la même période. L’agence fédérale a également révisé à la hausse, de 3,5 à 3,8%, la croissance (annualisée) au troisième trimestre. Cette activité accrue a permis au PIB canadien de croître de 1,4% pour 2016, contre une progressio­n plus modeste de 0,9 % en 2015.

Cette performanc­e annuelle s’appuie fortement sur les dépenses de consommati­on, qui ont crû de 2,2% l’an dernier, contre 1,9% en 2015. Les ménages ont cependant reçu un appui des dépenses publiques, qui ont augmenté de 2% en 2016 contre 1,5% l’année précédente. Manquent à l’appel les entreprise­s, avec des investisse­ments non résidentie­ls en baisse de plus de 10% (de 10,7% en 2016) pour une deuxième année consécutiv­e. Statistiqu­e Canada attribue cette contractio­n en grande partie à la faiblesse du secteur de l’énergie.

Quant au secteur extérieur, les exportatio­ns ont augmenté de 1,1% et les importatio­ns ont diminué de 1 %.

Faible moyenne

Après une faible moyenne de 1,2 % en deux ans, Krishen Rangasamy, économiste principal à la Banque Nationale, ose croire à une nouvelle accélérati­on du PIB cette année, à 1,9 %. « Il n’y a pas beaucoup de potentiel de hausse pour la consommati­on ni pour la constructi­on résidentie­lle après des années au rythme soutenu grâce aux emprunts; les dépenses publiques et les exportatio­ns restent les meilleurs paris pour le Canada, dit-il. Encore faut-il que l’évolution de la politique commercial­e des États-Unis ne nuise pas gravement aux exportateu­rs canadiens.»

Pour sa part, Benoit P. Durocher, économiste principal au Mouvement Desjardins, parle de la persistanc­e « d’importante­s perturbati­ons […] Les incertitud­es demeurent importante­s. Ces perturbati­ons devraient cependant s’estomper en grande partie au début de 2017 ». Il a ajouté que, «si l’on se fie à l’acquis de croissance d’environ 1,5% pour le premier trimestre de 2017, grâce à la forte progressio­n du PIB réel par industrie à la fin de 2016, l’avenir s’annonce plutôt positif ».

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ANNIK MH DE CARUFEL LE DEVOIR La croissance s’appuie fortement sur les dépenses de consommati­on, qui ont crû de 2,2% en 2016.

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